16 octobre 2014 - 00:00
La Grande Guerre (2)
Par: Le Courrier
Canada. Ministère de la Défense nationale / Bibliothèque et Archives Canada / PA-002468

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La situation en Europe

L’Allemagne, la France et la Russie avaient déjà dressé de minutieux plans de guerre qu’elles s’attachèrent à mettre en oeuvre; tous échouèrent. Les troupes allemandes envahirent la Belgique, pilonnèrent les villes fortifiées de Liège et de Namur, et s’enfoncèrent en France.

Toutefois, par la suite, l’avance des Allemands fléchit. Les Français et les Anglais contre-attaquèrent. Au cours de la première bataille de la Marne, l’invasion fut arrêtée, et les Allemands furent repoussés vers une ligne le long de l’Aisne.

Le 29 octobre 1914, l’armée allemande fit un dernier effort pour atteindre les ports de la Manche. Au cours de la première bataille d’Ypres dans les Flandres belges, le corps expéditionnaire britannique parvint miraculeusement à enrayer son avance. Malheureusement, l’armée régulière britannique sortait décimée de ces premiers combats et la défense d’Ypres allait occasionner des pertes encore plus lourdes.

L’extension du conflit

À leur arrivée en Grande-Bretagne, les soldats canadiens passèrent un long et lugubre hiver à s’entraîner dans la boue et la bruine de la plaine de Salisbury. Au printemps 1915, on les jugea bons pour le front. Il ne peut rien y avoir de pire que Salisbury, pensaient-ils. Ils n’allaient pas tarder à réaliser à quel point ils se trompaient.

Le premier contingent canadien à arriver en France fut le Princess Patricia’s Canadian Light Infantry, il débarqua en France en décembre 1914 avec la 27e division britannique et combattit près de Saint-Éloi et au Bois de Polygone.

Au début de février, la 1re division canadienne passa en France et fut initiée à la guerre de tranchées par des vétérans de l’armée britannique. Après un bref entraînement, elle prit en charge sur le front un secteur de plus de quatre milles dans la région d’Armentières. Ses rêves de gloire s’évanouirent rapidement au contact de la crasse, de la maladie et de la mort.

Ypres 1915

Au début d’avril 1915, les troupes canadiennes abandonnèrent leur paisible secteur pour aller occuper, en avant d’Ypres, une portion de front faisant saillie dans les lignes alliées.

C’est là que le 22 avril les Allemands tentèrent de percer enfin les défenses alliées en recourant à une nouvelle arme : les gaz. Après un tir intense d’artillerie, l’ennemi déversa 160 tonnes de chlore. Le gaz vint se déposer en un épais nuage olivâtre au-dessus des tranchées algériennes et mit les soldats en déroute. Profitant de leur avantage, les Allemands menacèrent un moment de prendre les Canadiens à revers et d’enserrer 50 000 soldats canadiens et britanniques dans un mortel étau. Heureusement, l’ennemi fut incapable d’exploiter la situation.

La bataille de Saint-Julien allait être plus âpre encore. Le 24 avril, les Allemands déclenchèrent une offensive. Un autre violent bombardement fut suivi d’une nouvelle attaque au gaz, dirigée cette fois contre les Canadiens. Une furieuse bataille s’engagea alors au milieu des éclats d’obus et des balles de mitrailleuses?; handicapés par des fusils qui s’enrayaient constamment, pris de violentes nausées et essayant tant bien que mal de se protéger du gaz avec des chiffons imbibés d’eau boueuse, les Canadiens n’en tinrent pas moins bon jusqu’à l’arrivée de renforts.

C’est ainsi que dès leur premier engagement sur un champ de bataille européen, les Canadiens se firent une réputation de redoutables soldats. Cependant, la bataille avait coûté cher. En 48 heures, le contingent canadien formé de civils hâtivement entraînés avait perdu 6 035 hommes, soit le tiers de ses effectifs.

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