6 novembre 2014 - 00:00
La Grande Guerre (5)
Par: Le Courrier
Char d’assaut dans une zone ayant été très bombardée. Bataille de Passchendaele. Photo : Bibliothèque et Archives Canada / PA-002195

Char d’assaut dans une zone ayant été très bombardée. Bataille de Passchendaele. Photo : Bibliothèque et Archives Canada / PA-002195

Char d’assaut dans une zone ayant été très bombardée. Bataille de Passchendaele. Photo : Bibliothèque et Archives Canada / PA-002195

Char d’assaut dans une zone ayant été très bombardée. Bataille de Passchendaele. Photo : Bibliothèque et Archives Canada / PA-002195


Pendant trois mois, les combats se poursuivent dans la plaine, à l’est de la crête. Sur la côte 70, près des faubourgs du nord de Lens, les Canadiens emploient une fois de plus la technique qui a eu tant de succès sur la crête de Vimy. Leurs efforts les mènent de nouveau à la victoire.

La côte 70 et la bataille de Lens

Après Vimy, les Canadiens entreprirent des attaques dans la région d’Arras pour détourner l’attention des Allemands du front français et de l’offensive projetée dans les Flandres. Au cours d’une bataille qui dura du 15 au 25 août, ils s’emparèrent de la côte 70, hauteur stratégique dominant l’approche nord de Lens et protégèrent la partie ouest de la ville. À cette occasion, le Corps canadien perdit 9 198 hommes. Cependant, il gagna énormément de terrain et empêcha l’ennemi d’envoyer, comme il le projetait, de nouvelles troupes dans les Flandres.

La bataille de Passchendaele

Plus au sud, l’offensive française déclenchée en Lorraine par le général Nivelle fut un véritable désastre. Perdant quelque 200 000 hommes, l’armée française connut toute une série de mutineries qui la paralysèrent pendant des mois.

En juillet, sir Douglas Haig, commandant des forces britanniques, déclencha dans les Flandres son offensive, qui devait aussi tourner au désastre; son plan était d’effectuer une percée et de s’emparer des bases sous-marines aménagées par l’ennemi sur la côte belge.

Au cours des quatre mois suivants, les gains sur le front d’Ypres furent négligeables. Au début d’octobre, bien qu’aucun des principaux objectifs ne fût tombé et que ses troupes fussent au bord de l’épuisement, Haig décida de tenter une nouvelle attaque. Le Corps canadien, sous les ordres du commandant Arthur Currie, qui avait prédit « une immense boucherie » si les troupes attaquaient selon le plan du général Haig, reçut l’ordre de prendre la relève des forces décimées d’Anzac dans le secteur d’Ypres et de se préparer à prendre d’assaut Passchendaele.

Le 6 novembre, lorsqu’arrivèrent des renforts, quatre assaillants sur cinq y avaient laissé la vie. En prévoyant 16 000 pertes, Currie avait hélas vu juste! Les Canadiens avaient trouvé leur Golgotha à Passchendaele.

La bataille de Cambrai, 1917

Lors de cette bataille, en novembre 1917, on assista à cette occasion à la toutepremière véritable attaque de chars. Trois cent quatre-vingts de ces monstres déferlèrent à travers le No Man’s Land avant même qu’un seul canon ait eu le temps d’ouvrir le feu. Ils semblaient avoir enfin réussi la percée tant attendue. Ne disposant pas d’un nombre suffisant de chars en réserve et ayant éparpillé leurs troupes dans le bourbier des Flandres, les Britanniques ne furent pas en mesure d’exploiter leur avantage. Cependant, les autorités militaires qui n’avaient pas pris le tank au sérieux – dans leur esprit, ce « jouet d’acier » ne pourrait jamais remplacer le cheval, si noble – venaient d’avoir la preuve éclatante de son efficacité. Jusqu’en 1918, le tank sera le fer de lance et la clé de la victoire des Alliés.

Cambrai occupe aussi une place importante parmi les exploits guerriers des Canadiens puisque c’est dans cette ville que la brigade canadienne de cavalerie et le régiment de Terre-Neuve se sont illustrés au sein de formations britanniques.

L’offensive allemande (1918)

Au printemps 1918, l’état-major allemand monta une dernière offensive de grande envergure pour enfoncer le front allié et gagner la guerre. Le 21 mars, la machine de guerre allemande se rua sur les lignes britanniques, entre Arras et Saint-Quentin. Toutefois, en dépit de l’effondrement et du repli des troupes alliées au bord de l’épuisement, le front ne craqua pas. Les Alliés coordonnèrent finalement leurs opérations militaires en nommant le maréchal Foch commandant en chef de leurs forces; de plus, les troupes américaines leur apportèrent le soutien dont ils avaient tant besoin.

Le 18 juillet, Français et Américains contre-attaquèrent sur la Marne; dès le 2 août, ils avaient regagné une bonne partie du terrain perdu. Les tanks bousculèrent les premières lignes allemandes et entamèrent le moral des troupes. L’ennemi fut harcelé sur tout le front. Dès le début de septembre, les Alliés avançaient partout.

Les cent jours du Canada

On en vit à baptiser la période du 4 août au 11 novembre 1918 « les cent jours du Canada » en raison du rôle de premier plan joué par le Corps canadien dans la poussée victorieuse. Les troupes canadiennes se frayèrent un chemin à travers les défenses allemandes jusqu’à la ligne puissamment fortifiée le long du canal du Nord, qu’elles réussirent à enfoncer avec l’appui de quinze chars britanniques. La percée était enfin réalisée et la victoire n’était plus loin. Au début d’octobre, Cambrai tombait. Après une poussée irrésistible, les Canadiens libéraient encore Valenciennes et entraient enfin dans Mons le jour de la signature de l’armistice. La guerre était finie!

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