17 octobre 2013 - 00:00
La gratuité municipale
Par: Martin Bourassa

Bon j’avais promis de passer à autre chose, mais permettez-moi encore une ou deux observations sur le dossier de la Métairie.

Même si comme plusieurs je suis convaincu que la Ville de Saint-Hyacinthe commet une bourde de 10 M$ en s’entêtant à vouloir reloger 15 organismes culturels à la Métairie, je vais prendre mon trou et avaler ma pilule.Oui, je vais être bon joueur et passer à un autre appel, promis. Mais juste avant, j’aimerais bien que l’on m’explique le concept de la gratuité qui vient avec le privilège de loger dans des installations municipales et qui profitent à certaines associations.Au cas où cela vous aurait échappé, je vous rappelle que les organismes culturels et sportifs qui logent actuellement au centre culturel ne défraient aucun loyer. Ils sont logés sur le bras, le vôtre, chauffés, éclairés et quasiment nourris, car certains profitent en plus d’une subvention annuelle de la Ville de Saint-Hyacinthe.Ces organismes culturels, et la dizaine d’autres qui iront les rejoindre à la Métairie, continueront de profiter d’un loyer zéro jusqu’à la fin des temps, à moins que la Ville ne décide un jour de modifier les règles du jeu. En tout et partout, quinze organismes culturels, dont le club d’astronomie et quelques chorales, n’assumeront aucuns frais de loyer puisque la Ville assumera les quelque 300 000 $ de frais d’entretien annuel.Méchant bon deal non? À ces conditions, on se surprend que seulement une quinzaine d’invités aient accepté l’offre du banquier municipal. Idem pour les organismes sportifs qui auront le privilège d’occuper le complexe multisports au stade C.-A.-Gauvin.Eux aussi n’auront rien à défrayer, exception faite de la gymnastique qui versera 35 000 $ par année pour les pieds carrés supplémentaires qui seront mis à sa disposition. Mais pour l’haltérophilie, le judo et la boxe tout sera « gratis ».Pas tous les clubs de boxe, seulement celui de Saint-Hyacinthe. L’autre, le club Les Apprentis champions, devra assumer un loyer symbolique pour pouvoir occuper les anciens locaux du club de boxe de Saint-Hyacinthe près du centre nautique.Drôle de logique. On comprend que le club de boxe qui s’installera dans des locaux refaits à neuf dans un immeuble rénové et agrandi au coût de 3,6 M$ sera logé sur le bras, tandis que celui qu’on installera par pitié, et surtout pour acheter la paix, dans des locaux rafraîchis pour quelques dizaines de milliers de dollars devra assumer un loyer symbolique de 100 $ par mois. Expliquez-moi quelqu’un, ça presse.Et tant qu’à m’expliquer, dites-moi pourquoi on n’imposerait pas des loyers symboliques à tous les clubs et organisations qui profitent des installations municipales?Ou à l’inverse, pourquoi ne pas étendre la gratuité mur à mur, si en plus on subventionne tous ces organismes par la bande. Ce devrait être l’un ou l’autre, mais pas un peu des deux à la fois. Expliquez-moi pourquoi ne pas imposer des frais d’occupation aux clubs de boxe, d’haltérophilie et de judo, mais imposer des frais de location de glace (environ 30 $ l’heure) aux clubs de patinage de vitesse, artistique et aux équipes de hockey mineur? Moi, j’y perds mon Suédois.

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