5 juin 2014 - 00:00
La ligne rouge
Par: Pierre Bornais

Comme ce texte est rédigé la veille du budget à Québec, il serait téméraire de préjuger des arbitrages réalisés par le premier ministre Couillard.

On a tellement parlé de rigueur et de coupures que tout le monde ou presque est sur ses gardes, comme si on espérait esquiver les effets potentiels des mesures à venir.Une chose est assurée cependant, nous approchons collectivement de cette ligne rouge au-delà de laquelle, les choix ne seront plus partiels, voire cosmétiques.Les mises en garde ne manquent pas pourtant, mais, au sein de la population, chacun semble bien ancré dans une position « coulée dans le béton ».On peut frapper n’importe où, semble-t-il, sauf dans son domaine; puisque tous les services y sont essentiels la moindre coupe conduirait à remettre en cause la vocation propre de chaque organisation.Il y a une grave dichotomie entre le monde ordinaire et son organisation et celui de la politique et de l’économie. À preuve, les centrales syndicales ont signifié leurs exigences de hausses salariales, comme découlant d’une juste participation à la richesse collective. Pourtant, cette dernière ne semble pas être au rendez-vous; c’est plutôt le contraire.Les faiblesses de l’économie québécoise sont inquiétantes, même à court terme. Et cela alors même que la demande et l’ajout de nouveaux services sont encore à l’agenda.Comme l’expérience récente de certains pays européens l’a démontré, lorsque la limite est dépassée, tout peut débouler rapidement. Les reculs deviennent inévitables et les services, même essentiels, disparaissent ou sont en péril.La rigueur alors exigée pour sortir de la crise est tout, sauf productive.Bien sûr, seule une minorité d’entre nous estime que la menace est bien réelle et que cela pourrait se produire chez nous!L’aveuglement est parfois involontaire.Mais pourquoi prendre ce risque.

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