Peu à peu, le sport a pris une tendance axée davantage sur le divertissement, où on détermine le gagnant à l’avance et où les athlètes font paraître chaque coup plus dur à encaisser l’un que l’autre. Il y a la portion théâtrale, qui donne parfois mauvaise réputation à la lutte ou, du moins, qui attire des commentaires qui ne rendent pas justice à l’effort fourni par les athlètes. D’une autre part, certains trouvent le sport trop violent.
« J’ai eu trois vertèbres désalignées », se rappelle Jesse Champagne à propos d’un combat qu’il a livré. « Parmi les blessures les plus fréquentes, il y a des commotions cérébrales, des doigts cassés et des dents brisées. » Oui, la lutte est un sport de divertissement. Mais une fois dans l’arène, la douleur peut être bien réelle.Nous avons tenté l’expérience avec Michel Bienvenue, responsable de la plate-forme lecourrierzoneweb.com. Celui-ci s’est prêté au jeu et a eu droit à une petite clinique de lutte avec Jesse Champagne tout juste avant un gala de la GEW présenté au Dooly’s à Saint-Hyacinthe.Quelques prises de base ont été présentées, passant des clés de bras au « Sharpshooter », une prise de soumission pour affaiblir le dos de l’adversaire, en y allant également de certaines prises au sol, des prises plus traditionnelles de la lutte grécoromaine. « La lutte qu’on fait, ça part de là », rappelle le lutteur de 28 ans. Il n’y a pas eu de projections au sol ou de sauts du troisième cable, des prises à plus haut risque.Bien peu de prises ont réellement fait souffrir notre cobaye, sauf la clé de bras qui lui a donné quelques raideurs. Le cardio est toutefois sollicité. Conclusion : il faut avoir bonne forme pour suivre le rythme. L’athlète rencontré met en garde les amateurs de lutte, à la recherche de bons combats, par rapport aux petits shows improvisés, qui n’aident pas, selon lui, à offrir une image moins négative à la discipline. « Les gens regardent la lutte à la télévision et tentent par la suite de le reproduire dans leur cour arrière, sans entraînement, juste pour le plaisir. Parfois, ils se ramassent même dans un sous-sol d’église pour faire un show qui n’offre pas une très grande qualité. »Une fois dans le ring, les « vrais » lutteurs se donnent littéralement corps et âme. Ces athlètes répètent leurs combats, un peu à la façon d’un spectacle, mais le risque demeure toujours bien présent, comme en témoignent les blessures énumérées plus haut.