La canicule nous fait réaliser que le climat se réchauffe. Mais comme l’Arctique se réchauffe plus rapidement que les latitudes modérées, le jet stream, ce courant d’air en haute altitude qui régule les températures de nos régions, cesse d’avoir sa belle forme circulaire autour du pôle Nord; il fait des zigzags de plus en plus prononcés comme on peut le voir aux bulletins météo de la SRC. Au nord de ce courant, il fait froid, au sud du courant-jet, il fait chaud.
Le réchauffement est plus prononcé dans l’Arctique que dans les autres régions du globe. À l’automne 2016, le Washington Post faisait remarquer que la température de cette région était de 36 °F (2 °C) au-dessus de la normale. Plus de chaleur dans les régions polaires a comme conséquence la fonte accélérée des glaces tant del’Antarctique que du Groenland. Le Monde soulignait le départ pour la mer d’un mégaglacier « d’une largeur de 6 km, de 800 m de profondeur et de 1,6 km de long. Cet iceberg pèse entre 10 et 14 milliards de tonnes ». Et dans La Presse, Charles Côté nous annonce que la banquise Larsen C a quitté le continent antarctique; c’est « un iceberg de 6600 kilomètres carrés. C’est plus que la superficie de l’Île-du-Prince-Édouard ».
Certes, il y a toujours eu des glaces qui se sont détachées des grands glaciers, maisrien de cette ampleur. Selon Wikipédia, « la montée du niveau de la mer [sea level rise] est attribuée aux changements climatiques causés par l’expansion thermique de l’eau et la fonte des glaciers situés sur terre. […] Un rapport de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) nous dit que cette montée du niveau des mers pourrait être entre 0,3 m et 2,5 m durant le 21e siècle. […] Il y aurait beaucoup d’inondations des régions côtières ».
Avec une augmentation mineure du niveau de la mer, les côtes de la Gaspésie et du golfe Saint-Laurent ont été endommagées à plusieurs reprises depuis la tempête de2010. Donc, l’expérience gaspésienne nous apprend que des dommages sont ressentis bien avant que la côte soit inondée de façon permanente.
Selon la NOAA, « aux États-Unis, près de 40 % de la population vit dans des régions côtières densément peuplées où la montée des eaux jouera un rôle dans les inondations, l’érosion des côtes et les dommages causés lors des tempêtes. Au niveau global, 8 des 10 mégapoles du monde sont situées près des côtes ». Adieu la Floride, Venise, les Pays-Baset le Bangladesh.
Certains scénarios plus pessimistes prévoient jusqu’à 7 m. Si cela devait s’avérer, il y aurait des milliards de personnes déplacées. Plus d’un milliard de réfugiés climatiques; où vont-ils aller? Un million de réfugiés syriens ont causé des maux de tête aux autorités et des tensions politiques en Allemagne et en Europe. Pour arrêter le flot migratoire, Trump veut bâtir un mur à la frontière du Mexique. Et nous, on se sent bousculés par une centaine de réfugiés qui nous arrivent quotidiennement par le chemin Roxham. Alors, imaginez plus d’un milliard de personnes qui ne pourraient plus retourner chez elles parce que leurs demeures sont submergées et qui devront refaire leur vie ailleurs! Mais où?
« Le réchauffement de la planète peut-il favoriser les conflits? » Voilà LA question! Et la montée du niveau des eaux n’est qu’un aspect de la question qui exacerbera les tensions entre les peuples qui feront face à la famine, la violence et la perte de leur habitat.
Dans la Bible, un déluge a englouti toute vie parce « que les hommes étaient de plus en plus malfaisants dans le monde ». Après la sortie de l’arche, le Seigneur dit « Désormais, je renonce à maudire le sol à cause de l’homme ». Au 21e siècle, Dieu n’aura pas besoin de maudire la planète; la combustion effrénée de combustibles fossiles prônée par les climatonégationnistes fera la besogne à sa place. Le problème, c’est que nos petits-enfants devront faire face à cette réalité terrifiante causée par ces hommes « malfaisants » qui se réfugient dans les fake news. La montée des eaux, est-ce l’Apocalypse qui frappe à nos portes?
Gérard Montpetit,
La Présentation
