La troupe de comédiens transportera son public dans un château du 18 e siècle revisité avec des meubles de différentes époques. Il s’agit du château de la Duchesse, où cinq femmes tenteront de condamner à la fidélité Don Juan, alors qu’elles ont, jadis, été séduites par ce dernier et ensuite abandonnées.
La pièce représentait un défi de taille autant pour les étudiants que pour le metteur en scène qui s’est retrouvé dans un véritable anticasting.« Je ne voulais pas être réaliste, a-t-il confié. Lors des premières lectures de la pièce, j’ai tout de suite trouvé de la chair pour créer des personnages et composer dans un tout autre univers. Le langage d’époque reste le même, mais nous avons réussi à créer le théâtre. »
Un peu d’excès
L’idée de base du metteur en scène consistait à laisser la théâtralité servir le propos. En ce sens, cette histoire qui dépeint l’échec amoureux dans son entièreté a laissé aux étudiants une grande liberté de création. Un décor imposant, des costumes à charge sexuelle assumés par des fentes dans les vêtements, du maquillage exagéré à la façon » drag queen «; La Nuit de Valognes en mettra plein la vue. Ce récit qui traite de sincérité et de vérité, amènera les personnages dans une réflexion sur le sentiment amoureux. L’équipe aura mis un moment, d’ailleurs, avant d’atteindre un niveau d’interprétation supérieur.
« Nous avons dû pratiquer à l’extérieur de nos locaux habituels pendant un certain temps et cette autre atmosphère a permis aux jeunes de combler certains vides qui étaient présents. Parfois, sortir de notre zone de confort nous force à nous dépasser, et c’est ce qui est arrivé, maintenant, ils sont prêts! », a lancé le metteur en scène.La synergie qui unit la cohorte d’étudiants aura permis de guider mutuellement le groupe dans ce processus d’apprentissage. Myriam Sophie Desloriers explique à quel point le travail les a fait prendre confiance et autonomie.« À ce point-ci de notre technique, nous sommes moins considérés comme des étudiants, il faut travailler avec ce qu’on est capable de donner. Interpréter avec un professionnel nous démontre encore plus ce qu’on aura à faire à l’avenir. C’est une expérience incroyable. »Travailler avec des jeunes a été telle une révélation pour le metteur en scène alors qu’il les a guidés depuis le tout début du processus. Il soutient même que son retour à l’école et le rôle qu’il a eu à jouer auprès d’eux vont plus loin que le simple travail de metteur en scène.« Nous sommes ici pour transmettre une vision, une façon de se préparer, une éthique professionnelle. L’importance du groupe est là, et c’est une expérience touchante parce que, de voir l’évolution des étudiants au fil du temps, c’est comparable à voir nos enfants grandir », a-t-il terminé.La Nuit de Valognes est présentée du 25 au 31 octobre à la salle Léon-Ringuet du Cégep de Saint-Hyacinthe. Les billets sont en vente au coût de 10 $ à la Coopérative étudiante du Cégep ou encore composez le 450 773-6800 au poste 2408 pour réservations.
