19 mars 2020 - 13:57
Ville de Saint-Hyacinthe
La prudence est de mise
Par: Rémi Léonard
En cette « période trouble », le maire Claude Corbeil a une fois de plus fait appel à la solidarité maskoutaine pour surmonter les épreuves. Photothèque | Le Courrier ©

En cette « période trouble », le maire Claude Corbeil a une fois de plus fait appel à la solidarité maskoutaine pour surmonter les épreuves. Photothèque | Le Courrier ©

Les élus municipaux ont observé une distance plus grande qu’à l’habitude entre eux lors de la séance tenue ce lundi à huis clos. Capture d’écran | NousTv Saint-Hyacinthe

Les élus municipaux ont observé une distance plus grande qu’à l’habitude entre eux lors de la séance tenue ce lundi à huis clos. Capture d’écran | NousTv Saint-Hyacinthe

« C’est une situation exceptionnelle qui commande une réponse exceptionnelle », a déclaré ce lundi le maire de Saint-Hyacinthe, Claude Corbeil. De fait, il s’exprimait dans une salle du conseil vide, les élus ayant tenu la séance à huis clos par mesure de précaution face au coronavirus.

Dans ce contexte « assez particulier », alors que les sièges des conseillers ont même été éloignés d’un mètre pour éviter toute contagion, le maire a expliqué aux citoyens la décision prise vendredi de fermer les installations municipales. « Nous avons choisi le camp de la sécurité », a-t-il affirmé, disant préférer « être trop prudent que pas assez ». Peu après le point de presse du gouvernement du Québec décrétant la fermeture de toutes les écoles, cégeps et universités, la Ville a en effet annoncé qu’elle fermait à son tour à peu près toutes ses installations. « Les gens s’attendent à des décisions qui sont en ligne avec celles de nos premiers ministres », a-t-il commenté par la suite en entrevue.

Fermetures en série

Ainsi, les bibliothèques, les centres communautaires, le centre aquatique Desjardins, le centre culturel Humania, le Centre des arts Juliette-Lassonde, le centre multisports C.-A.-Gauvin, le centre nautique, le chalet du parc Les Salines, le centre Expression et le Stade L.-P.-Gaucher ont tous été mis à l’arrêt. Le centre de congrès municipal s’est également ajouté à la liste lundi.

Les édifices administratifs des travaux publics, du génie, de l’urbanisme, des loisirs et le garage municipal ont également été fermés au public. La prestation de services se fait donc uniquement à l’hôtel de ville, mais les autorités municipales insistent pour que les citoyens contactent plutôt la Ville par téléphone ou par courriel. « Le personnel demeure en fonction et les services sont maintenus », a informé M. Corbeil. Les audiences de la cour municipale et les visites à domicile des inspecteurs municipaux sont cependant suspendues, a ajouté le directeur général, Louis Bilodeau.

Les activités publiques de la Ville comme la Journée portes ouvertes sont également annulées. Le transport en commun reste l’un des rares services publics toujours disponibles. « C’est la dernière chose qu’il faut couper », a cependant indiqué le maire Corbeil au COURRIER, conscient que bien des gens n’ont pas d’autres options pour se déplacer. Le nettoyage des surfaces a toutefois été accru dans les autobus. Il sera effectué deux fois par jour, ont indiqué les autorités municipales.

Message du maire

Dans un souci de protéger la population, le maire Corbeil a invité les citoyens à ne pas « banaliser » la situation et à « se responsabiliser en appliquant les règles d’hygiène de base ». Comme à chaque épisode plus éprouvant dans l’histoire maskoutaine, le maire espère que cette crise mettra en lumière la solidarité et l’entraide de notre « communauté tricotée serrée », a-t-il déclaré. « Les Maskoutains n’en sont pas à leur première situation difficile. Ils ont connu le verglas, les grands feux et les inondations, et ils s’en sont sortis plus fort chaque fois. […] C’est l’heure de s’y remettre. Prenez soin des aînés et des personnes vulnérables. Soyez créatifs et prudents », a lancé M. Corbeil à ses concitoyens.

Même si on ignore encore combien de temps durera la crise, le maire commence déjà à redouter ses effets sur l’économie locale, qui tourne vraisemblablement au ralenti ces temps-ci. « Il va falloir se parler », a-t-il partagé en parlant des instances de développement économique de la région.

Presque complet

Le conseil affichait presque complet lundi puisque seule la conseillère Nicole Dion Audette était absente, sans que la raison ne soit précisée. Le conseiller Donald Côté a même tenu à prendre un moment pour expliquer sa présence ce soir-là. Du haut de ses 72 ans, il a reconnu que les directives gouvernementales l’astreindraient normalement à rester à la maison. « Le maire m’a fait comprendre que le conseil est quand même un service essentiel », a-t-il toutefois indiqué.

La Ville invite les citoyens à suivre les mises à jour sur la situation qui seront publiées sur son site web, où une section est dédiée au coronavirus, ainsi que sur ses médias sociaux.

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