6 novembre 2014 - 00:00
Stationnement payant
La résistance s’organise avenue Sainte-Anne
Par: Benoit Lapierre
Patrick Cordeau, du magasin Raoul Chagnon, entend se battre pour empêcher l’implantation d’horodateurs dans l’avenue Sainte-Anne, au nord du viaduc. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Patrick Cordeau, du magasin Raoul Chagnon, entend se battre pour empêcher l’implantation d’horodateurs dans l’avenue Sainte-Anne, au nord du viaduc. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Patrick Cordeau, du magasin Raoul Chagnon, entend se battre pour empêcher l’implantation d’horodateurs dans l’avenue Sainte-Anne, au nord du viaduc. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Patrick Cordeau, du magasin Raoul Chagnon, entend se battre pour empêcher l’implantation d’horodateurs dans l’avenue Sainte-Anne, au nord du viaduc. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

En annonçant son intention d’installer des horodateurs dans la portion nord de l’avenue Sainte-Anne, la Ville de Saint-Hyacinthe a, du coup, troublé la paix qui régnait sur cette artère commerciale.

Cette nouvelle y a eu l’effet d’un tremblement de terre. « C’est à peu près le pire temps de l’année pour qu’une chose comme celle-là nous arrive. Au lieu de se préparer à accueillir nos clients à la veille de Noël, il faut prendre ce temps pour se battre contre la Ville de Saint-Hyacinthe, qui est devenue notre pire concurrent », fulminait la semaine dernière Patrick Cordeau, du magasin de vélos et jouets Raoul Chagnon.

Il tenait en main la pétition qu’il faisait signer pour enjoindre au conseil municipal de renoncer à ce projet qui, affirme-t-il, ne peut que nuire à tous les commerçants de la rue.

« Mathieu Laliberté, le chiropraticien, lui aussi, c’est un commerce, il gagne sa vie avec son bureau. Autour d’ici, il y a deux agences de voyages, le Magasin LM Sports, le Centre HI-FI : ils sont tous en furie eux aussi. »

Patrick Cordeau certifie que, contrairement à une affirmation véhiculée par la Ville, il est très facile de se garer devant les commerces de l’avenue Sainte-Anne, au nord du viaduc, un secteur où la durée du stationnement gratuit varie de 10 minutes à deux heures, selon les endroits. « Personne n’a jamais fait de plainte là-dessus, je ne comprends pas : c’est vouloir tuer une mouche avec un bazooka. Les employés ne stationnent pas devant le commerce, mais dans les rues transversales. Nous ne sommes pas fous, nous laissons les places aux clients, et c’est écrit dans notre manuel de l’employé », poursuit-il.

M. Cordeau est d’autant plus fâché que cette histoire de parcomètres survient au moment même où on annonce la fermeture du tunnel Sainte-Anne durant deux semaines pour des travaux d’infrastructures. « C’est à peu près le plus mauvais moment pour nous, mais au moins, ce sera fait et on n’en parlera plus, tandis que les horodateurs vont diminuer notre chiffre d’affaires pour longtemps. Je dis aux conseillers : vous n’êtes pas pour les parcomètres, vous êtes contre les marchands. »

René Chicoine, président de MS Audio / Centre Hi-Fi Groupe Sélect, affirme aussi qu’il n’y a aucun problème de stationnement dans l’avenue Sainte-Anne et que tout ce que la Ville recherche avec les horodateurs, ce sont des revenus supplémentaires pour boucler son budget. « Ça va diminuer l’achalandage, bien entendu. Il y a sept entreprises qui logent ici, il y a une trentaine d’employés en tout, mais aucun ne stationne devant la bâtisse. Nous, on aura quoi à gagner avec ça? Rien du tout. On est les grands perdants, la rue va devenir déserte. S’ils veulent faire quelque chose, qu’ils commencent donc par mieux surveiller le stationnement limité. Tu peux rester là pendant deux jours et il ne se passera rien. »

Du côté de la Société de développement commercial du centre-ville (SDC), ce n’est pas la joie non plus. « La phase II, on ne sera jamais d’accord avec ça. Les horodateurs, ce n’est pas une source de développement, c’est un frein de plus durant une période où le commerce de détail est difficile. Ça laisse un goût amer tant aux commerçants qu’aux clients », a commenté le directeur général de la SDC, Simon Cusson.

Il aurait souhaité que la Ville marque une pause et attende au printemps pour se rasseoir avec la SDC dans ce dossier, et avec la SDC seulement. « Nous, on n’a pas aimé qu’il y ait des gens autres que la SDC dans les négociations », a-t-il confessé.

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