9 août 2018 - 00:00
Déversement de 2016
La rivière reprend ses droits, selon l’OBV
Par: Rémi Léonard
Un secteur du Rapide-Plat Nord, en aval de la station d’épuration de Saint-Hyacinthe, où le déversement avait été signalé à l’été 2016.   Photothèque | Le Courrier ©

Un secteur du Rapide-Plat Nord, en aval de la station d’épuration de Saint-Hyacinthe, où le déversement avait été signalé à l’été 2016. Photothèque | Le Courrier ©

Un secteur du Rapide-Plat Nord, en aval de la station d’épuration de Saint-Hyacinthe, où le déversement avait été signalé à l’été 2016.   Photothèque | Le Courrier ©

Un secteur du Rapide-Plat Nord, en aval de la station d’épuration de Saint-Hyacinthe, où le déversement avait été signalé à l’été 2016. Photothèque | Le Courrier ©

Les dernières analyses de terrain effectuées par l’Organisme de bassin versant (OBV) de la Yamaska montrent quelques signes encourageants par rapport à l’état de la rivière, deux ans après le déversement d’eaux usées qui avait causé la mort de milliers de poissons à l’été 2016.


En reconnaissant sa responsabilité après les faits, la Ville de Saint-Hyacinthe avait mandaté l’organisme pour suivre l’état du cours d’eau pendant deux ans. Le bilan présenté un an plus tard, en 2017, a conclu que « la population de poissons était plus petite qu’avant et en mauvais état », même s’il était « difficile de différencier l’impact entre un déversement ponctuel et un milieu déjà dégradé », soutenait alors le directeur général de l’OBV, Alex Martin.

Cette année, certains indicateurs tendaient plutôt à démontrer que l’écosystème de la Yamaska semble se remettre de cette importante perturbation, selon la présentation effectuée à nouveau par M. Martin au début de l’été. Une amélioration qui reste très relative, a-t-il tempéré, considérant que la Yamaska est un cours d’eau pollué dans le secteur de Saint-Hyacinthe.

Les taux de déformation, surtout pour les nageoires des poissons, restent notamment élevés. La présence d’alevins démontre tout de même que la reproduction des poissons se poursuit malgré les perturbations du milieu, une bonne nouvelle, a noté M. Martin.

Les espèces les plus présentes dans la rivière sont le raseux de terre, l’achigan à petite bouche, le fouille-roche zébré et le meunier noir, indique le rapport. La diminution de l’abondance de la perchaude constatée précédemment semble rétablie, précise aussi le document, mais pas dans le cas de l’achigan et du crapet-soleil. L’OBV rejette néanmoins, tout comme l’an passé, l’idée de procéder à de l’ensemencement pour réparer les dégâts. « On ne débalance pas un milieu déjà affecté », a résumé son directeur général.

Autre indicateur révélateur, la présence de larves de certains insectes (les chironomidés pour être précis) a considérablement diminué entre les suivis de 2016 et 2017. Il s’agit d’organismes qui vivent particulièrement bien dans les milieux riches en matières organiques, ce qui peut expliquer leur plus grande présence dans les mois suivant le déversement d’eaux usées, puis leur décroissance l’année suivante, a expliqué M. Martin.

Redoubler d’efforts

L’OBV conclut avec une série de recommandations visant à améliorer l’écosystème de la Yamaska, essentiellement en poursuivant les efforts pour améliorer la santé de la rivière. Pour éviter un nouvel événement semblable, il convient évidemment de ne pas effectuer de surverse lorsque le débit de la rivière est bas, élément déterminant dans le déversement de 2016. Il faut également faire en sorte d’améliorer la qualité de l’eau, de diminuer la pollution liée aux activités agricoles, de maintenir et de restaurer les milieux humides et, enfin, de poursuivre le suivi biologique à plus long terme, a recommandé l’organisme.

La Ville a également lancé cet été un projet pilote de protection des bandes riveraines, qui se concentrera pour l’instant sur une trentaine de propriétés riveraines, principalement en amont du barrage, où le couvert végétal est plus réduit, les aménagements humains plus importants et l’érosion plus forte qu’ailleurs. Les rives longeant la rue Frontenac, à l’intérieur du périmètre urbain, ont par exemple été identifiées comme particulièrement problématiques.

Le projet comprend des visites des propriétés riveraines pour évaluer les contraintes d’une bande de protection de dix mètres ainsi que l’opinion des riverains sur la question, a exposé le chef de la division Environnement de la Ville, Joël Éric Portelance. Le projet comporte aussi un travail de sensibilisation auprès des propriétaires concernés, a-t-il expliqué. L’objectif est ensuite d’arriver avec un programme « sur mesure » de revégétalisation des berges, a indiqué M. Portelance, qui inclurait possiblement des incitatifs et des mesures de soutien.

À ce sujet, la Ville pourrait montrer l’exemple, entre autres dans le cadre de l’important projet de réaménagement de la promenade Gérard-Côté, prévu à moyen terme, en profitant des travaux pour renaturaliser cette longue bande riveraine. Si aucun aménagement n’est véritablement confirmé à ce stade, le directeur général Louis Bilodeau a clairement signifié que l’imposant mur rocheux qui longe la promenade pourrait faire place à un aménagement plus naturel.

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