19 juillet 2012 - 00:00
La santé de la Yamaska au plus mal
Par: Jean-Luc Lorry

Les Maskoutains ne sont pas près de retourner se baigner dans la rivière Yamaska. Une étude réalisée conjointement par la Ville de Saint-Hyacinthe et l'Organisme de bassin versant de la Yasmaka (OBVY) révèle un bilan de santé alarmiste. À plusieurs endroits, la qualité de l'eau s'est encore dégradée.

Des relevés réalisés en 2011 dans 13 stations d’échantillonnage longeant la rivière Yamaska sur le territoire classe la portion maskoutaine dans la catégorie d’eau de « mauvaise qualité ».

En raison d’une trop grande quantité de phosphore, de matières en suspension ou de coliformes fécaux, la qualité de l’eau passe de « mauvaise » à « très mauvaise » dans trois sous-bassins versants jugés problématiques.Les stations d’échantillonnage Mercier et Daigneault situées en zone urbaine indiquent un niveau de phosphore qualifié de « très mauvais ». Sept autres stations affichent un niveau « douteux » et une autre « mauvais ». La quantité de phosphore la plus élevée est observée en août et septembre.Selon le rapport de l’OBVY, dont LE COURRIER a obtenu copie, le taux anormalement élevé de phosphore à la station Daigneault serait dû à la présence du golf La Providence.Concernant les matières en suspension, la station Décharges des Douze est dans le rouge et le taux de ces substances est jugé « très mauvais ».L’étude explique la présence de matières en suspension par les apports provenant de l’ensemble du sous-bassin versant, de l’impact des Carrières Saint-Dominique (non confirmé) et de l’érosion. À cette même station, la présence élevée de coliformes fécaux proviendrait d’installations sanitaires non conformes. Par contre, le niveau de coliformes fécaux est jugé satisfaisant dans sept stations, mais « mauvais » à celle de Sirois A et « douteux » à celle de Mercier.

Intensifier les actions

Pour réussir à réduire le niveau élevé de pollution de la rivière, la Ville de Saint-Hyacinthe intensifiera les interventions des services des travaux publics, de la voirie et du génie.

À la municipalité, on dit déjà procéder à la vérification des branchements aux réseaux d’égouts des nouvelles résidences ainsi qu’au remplacement des conduites pour séparer le sanitaire du pluvial. « La rivière Yamaska fait partie de notre milieu de vie et il est primordial d’en prendre soin, même si cela nécessite des changements dans nos manières de faire », a indiqué le maire de Saint-Hyacinthe, Claude Bernier.« L’objectif à terme est de pouvoir se baigner dans la rivière », complète le directeur général de la Ville, Louis Bilodeau. Sa collègue Chantal Frigon, directrice générale adjointe se souvient s’être baignée dans la rivière Yasmaka alors qu’elle était enfant.La direction de la Ville souhaite organiser des États généraux de la rivière Yamaska, une initiative qui permettrait d’élargir les actions au niveau régional et supra-régional.

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