8 novembre 2018 - 00:00
Bacs bruns
La solution n’est toujours pas au point
Par: Rémi Léonard
Vos déchets organiques n’iront pas tout de suite produire du gaz naturel à l’usine de biométhanisation de la Ville de Saint-Hyacinthe. Et rien ne garantit qu’ils iront un jour.   Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Vos déchets organiques n’iront pas tout de suite produire du gaz naturel à l’usine de biométhanisation de la Ville de Saint-Hyacinthe. Et rien ne garantit qu’ils iront un jour. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Vos déchets organiques n’iront pas tout de suite produire du gaz naturel à l’usine de biométhanisation de la Ville de Saint-Hyacinthe. Et rien ne garantit qu’ils iront un jour.   Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Vos déchets organiques n’iront pas tout de suite produire du gaz naturel à l’usine de biométhanisation de la Ville de Saint-Hyacinthe. Et rien ne garantit qu’ils iront un jour. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Le contenu des bacs bruns de la région continue d’être détourné vers l’extérieur, et ce, malgré la mise en marche complète de l’usine de biométhanisation de la Ville de Saint-Hyacinthe au début de l’année.


La solution qui permettrait de traiter directement à l’usine les déchets organiques des citoyens des MRC des Maskoutains et d’Acton n’est toujours pas au point, a dû reconnaître la municipalité. Des équipements ont pourtant été achetés afin d’y arriver, notamment une plateforme de tri, un convoyeur et un broyeur, mais l’installation et la mise en marche finale restent encore à compléter, a fait savoir cet été le directeur général de la Ville, Louis Bilodeau.

Quelques mois plus tard, la Ville est toujours au même point. « On a fait beaucoup d’essais [infructueux – NDLR] et on arrive au stade où il va falloir définir quelle orientation prendre », a commenté le DG. Rien n’est encore arrêté, mais il n’exclut pas de revoir les matières acceptées ou même de renoncer carrément à la valorisation du contenu des bacs bruns par biométhanisation, alors que le compostage serait aussi une autre option.

Le problème?

La qualité de la matière qu’on retrouve dans ces bacs serait au cœur des inconvénients rencontrés par la Ville dans ce dossier, selon M. Bilodeau. En acceptant les résidus verts, la Ville se retrouve en effet avec beaucoup de matières ligneuses dans les bacs, qui sont plus un inconvénient qu’autre chose dans le processus de biométhanisation. C’est encore pire à l’automne et au printemps, considérant la quantité de branches et de feuilles mortes reçues.

Pendant sa tournée des quartiers plus tôt cette année, le maire Corbeil a également profité de l’occasion pour sensibiliser les citoyens à mettre uniquement des matières organiques dans leurs bacs bruns. Des matériaux incongrus comme des blocs de béton ou des pneus se retrouvent encore trop souvent dans les bacs devant recevoir uniquement des résidus organiques. Ces intrus ont même causé des bris d’équipements à l’usine, a-t-il déploré. C’est justement pourquoi l’étape du premier tri a dû être ajoutée au processus de traitement.

Devant ces embûches, un autre contrat a dû être octroyé par le conseil afin de disposer des matières organiques vers un site de compostage. La firme Englobe a ainsi obtenu pour la troisième fois 92 000 $ pour la réception et la valorisation de ces matières, excluant le transport. L’entreprise traite les résidus à son site de Bury, en Estrie. Dans les faits, la Ville fait régulièrement appel à Englobe pour disposer du contenu des bacs bruns à un tarif de 40 $ la tonne, a informé la directrice des communications de la municipalité, Brigitte Massé. Pour les mois d’octobre et de novembre, ce sont 2 000 tonnes de matières organiques qui prennent le chemin du centre de traitement de Bury, à quelque 150 kilomètres de Saint-Hyacinthe, a-t-elle indiqué.

L’usine roule quand même

Même si la Ville ne peut transformer les déchets organiques de ses citoyens en gaz naturel, la production est tout de même en marche à son usine puisqu’elle est majoritairement approvisionnée par des résidus organiques provenant d’entreprises agroalimentaires et, dans une moindre mesure, des boues d’épuration. Les bacs bruns ne comptent en effet que pour environ « 5 % du volume, mais 95 % des problèmes », avait déjà évoqué avec justesse le directeur du service de la gestion des eaux usées et de la biométhanisation, Pierre Mathieu.

D’ici à ce qu’une solution soit finalement à portée de main, la Ville devra donc continuer à payer pour se débarrasser du contenu des bacs bruns, non seulement de ses citoyens, mais également de ceux des 24 autres municipalités couvertes par la Régie intermunicipale d’Acton et des Maskoutains, en vertu de l’entente qui lie les deux partenaires. 

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