5 décembre 2019 - 15:03
Couches lavables
La subvention à la poubelle
Par: Rémi Léonard

La Ville de Saint-Hyacinthe n’accordera plus d’aide financière en 2020 à ses citoyens pour l’achat d’un lot de couches lavables. Photo ez fotos

La Ville de Saint-Hyacinthe n’accordera plus d’aide financière en 2020 à ses citoyens pour l’achat d’un lot de couches lavables. Photo ez fotos

Le programme d’aide financière visant à encourager l’utilisation de couches lavables par les familles maskoutaines prendra fin cette année, a annoncé vendredi dernier la Ville de Saint-Hyacinthe.

Mise en place en 2010, cette initiative permet aux parents de toucher 150 $ de la part de la Municipalité à l’achat d’un ensemble de couches lavables pour les bébés de moins de six mois. L’idée était de contribuer à réduire l’utilisation des couches jetables, qui génèrent une quantité de déchets beaucoup plus importante.

En neuf ans, 279 citoyens ont bénéficié de l’aide financière, soit une moyenne de 31 personnes par année. C’est en constatant « un virage en faveur de cette méthode plus écologique » que la Municipalité a jugé bon de mettre fin à l’aide financière, est-il expliqué par voie de communiqué. L’autre raison invoquée est la « tendance actuelle de l’achat en ligne » qui rendait « plus difficile de valider l’admissibilité au programme », a ajouté la Ville.

Témoignage

LE COURRIER a contacté l’une des dernières personnes à avoir profité de ce programme. Nouvelle maman, Stéphanie Lavallée trouvait que l’initiative était un « bon coup de pouce » pour une famille qui hésiterait encore à faire le virage. Elle-même déjà convaincue, la subvention a tout de même servi d’argument pour faire embarquer son conjoint, a-t-elle donné en exemple.

Les couches lavables sont assurément plus écologiques, en plus d’être plus économiques, mais à long terme, assure Stéphanie Lavallée. L’inconvénient réside en fait dans le coût de départ, d’où la pertinence de la subvention, qui, à 150 $, pouvait couvrir la moitié d’une trousse de départ, a indiqué la jeune mère. Elle voit donc mal l’intérêt pour une Ville de se départir de ce « très bel attrait » pour les familles, d’autant plus qu’elle n’hésitait pas à en parler en bien « à toutes [s]es amies ».

Le bouche-à-oreille semble en effet la meilleure méthode pour entendre parler du programme, qui n’était pas tellement mis en valeur, a d’ailleurs fait remarquer Kizis Plamondon, propriétaire de la boutique Ûzage, au centre-ville, qui vend notamment des couches lavables, mais seulement celles faites au Québec, précise-t-elle. Même si ce produit ne représente plus une grande part de ses ventes, elle trouve néanmoins que cette décision ne contribue pas à donner une bonne image à la Ville de Saint-Hyacinthe. Elle rappelle également qu’au départ, le programme accordait le remboursement pour l’achat de couches lavables dans un commerce de la région, un critère qui a disparu depuis.

Comme le programme prend fin en 2019, il est toujours possible de déposer une demande d’ici le 31 décembre pour en profiter. En neuf ans d’existence, cette initiative aura coûté 41 839 $ à la Ville, soit autour de 4650 $ par année. Avec l’arrivée de son nouveau Plan de développement durable, la Ville déploiera « d’autres mesures environnementales », promet-on.

Dans la région, les Municipalités de Saint-Pie, Saint-Dominique, Saint-Liboire, Saint-Simon, Saint-Bernard-de-Michaudville, Saint-Jude, Saint-Barnabé-Sud, Sainte-Madeleine et Saint-Damase offrent une forme d’aide financière semblable.

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