31 mai 2012 - 00:00
Pour Pierre-Luc Hinse
La table est mise pour Londres
Par: Maxime Desroches
Pierre-Luc Hinse, de Mont-Saint-Hilaire, vivra finalement son rêve olympique à Londres, en juillet.

Pierre-Luc Hinse, de Mont-Saint-Hilaire, vivra finalement son rêve olympique à Londres, en juillet.

Pierre-Luc Hinse, de Mont-Saint-Hilaire, vivra finalement son rêve olympique à Londres, en juillet.

Pierre-Luc Hinse, de Mont-Saint-Hilaire, vivra finalement son rêve olympique à Londres, en juillet.

Du sous-sol familial de Mont-Saint-Hilaire aux projecteurs des Jeux olympiques d'été de Londres, Pierre-Luc Hinse a de quoi se féliciter d'avoir persisté dans la discipline sportive qui l'allume depuis qu'il a 9 ans : le tennis de table.

À la fin avril, l’athlète de 24 ans est devenu le premier Québécois de l’histoire à se qualifier pour l’épreuve olympique en simple, grâce à une victoire en finale de la deuxième sélection nord-américaine. Il a battu l’Américain Tomothy Wang au terme d’un marathon de sept manches qui s’est terminé par le pointage de 11-7, 11-7, 9-11, 10-12, 9-11, 11-8 et 11-8.

« Quand j’ai su que j’étais à une manche de voir mon rêve s’envoler à nouveau, j’ai fait le vide et je me suis dit que c’était le moment de performer à la hauteur de mes capacités. Heureusement pour moi, j’ai été capable de renverser la vapeur lors des deux derniers sets », exprime le jeune pongiste.

Des souvenirs douloureux

Il faut dire qu’un revers dans de telles circonstances aurait eu l’effet d’un poignard en plein coeur pour Pierre-Luc Hinse. En 2008, alors qu’il n’avait que 20 ans, il était passé à un minuscule point d’assurer sa participation aux Jeux de Pékin, mais le destin en avait décidé autrement.

« À l’époque, la déception avait été très vive. Je l’avais vraiment pris dur », se rappelle-t-il. Dans l’année précédant la sélection, je passais en moyenne six heures par jour près des tables. C’est sans doute pourquoi j’ai senti le besoin de m’accomplir d’une nouvelle manière, et que j’ai commencé des études universitaires en anthropologie en 2009. Je devais à tout prix m’éloigner du tennis de table. » Déterminé à essuyer cette tache de son parcours, Hinse, qui détient présentement le 297 e rang mondial, s’est remis à la compétition en 2010, non seulement au Québec et au Canada, mais aussi en Europe et en Asie, où se trouvent les meilleurs pongistes au monde. Ainsi, entre les mois d’octobre 2011 et janvier 2012, il a traîné sa raquette en Finlande, en Autriche, en Allemagne et en Chine successivement afin de se préparer à différents profils d’adversaires.« Ce n’est pas en restant chez moi que je serais parvenu à améliorer mon jeu. J’étais conscient des sacrifices à faire. J’ai dû passer la période des Fêtes à l’étranger. Mais quand je pense à ce que je vais vivre à la fin juillet, il n’en faut pas plus pour me convaincre que j’ai fait ce qu’il fallait. »

Des préjugés difficiles à effacer

Celui qui s’est entraîné au Club de tennis de Saint-Hyacinthe durant son adolescence admet qu’au Canada, les joueurs professionnels de tennis de table n’ont pas nécessairement la cote auprès du public. « D’ailleurs, souligne-t-il, ce n’est pas un hasard si je suis l’unique joueur blanc de la délégation canadienne. Tous les autres membres, hommes comme femmes, sont d’origine chinoise. »

« Les gens ont peine à croire qu’avec toutes les allées et venues autour de la table, notre sport demande une condition physique exemplaire et une excellente coordination. On dispute souvent quatre joutes et plus dans une seule journée, et celles-ci peuvent s’étendre jusqu’à sept manches. »Le 28 juillet, le Québec verra donc le premier pongiste québécois depuis Marie-Christine Roussy (en 2004, à Athènes) porter la feuille d’érable lors du plus grand rendez-vous des athlètes amateurs. Quelques jours plus tard, Hinse sera de la compétition en équipe, une épreuve trois de cinq alliant simple et double, à la manière de la Coupe Davis au tennis.Quelles sont les attentes de Pierre-Luc, compte tenu du calibre impressionnant auquel il se butera? « Je demeure réaliste par rapport aux chances de médailles. Mais sait-on jamais, peut-être quelques victoires. On peut surprendre dans l’épreuve par équipe. J’arriverai là-bas en pleine confiance et, du moins je l’espère, détendu et prêt à faire face à la pression. »Peu importe les résultats, l’expérience de Pierre-Luc Hinse au tennis de table dépassera largement le contexte sportif proprement dit.« Ma passion pour mon sport m’a amené à voyager un peu partout dans le monde et à côtoyer différentes cultures. J’ai rencontré des gens et appris des choses qui me suivront longtemps après ma retraite du tennis de table. »

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