30 juillet 2015 - 00:00
La tourbière de Saint-Denis protégée à perpétuité
Par: Jennifer Blanchette | Initiative de journalisme local | Le Courrier
Dans l’ordre habituel : Céline, Fernand et Ginette Mathieu, Éric Malka, directeur général du Centre de la Nature du mont Saint-Hilaire, Luc Robillard, président du Centre de la Nature et Ludyvine Millien, responsable de la conservation au Centre de la Nature.  Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Dans l’ordre habituel : Céline, Fernand et Ginette Mathieu, Éric Malka, directeur général du Centre de la Nature du mont Saint-Hilaire, Luc Robillard, président du Centre de la Nature et Ludyvine Millien, responsable de la conservation au Centre de la Nature. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Dans l’ordre habituel : Céline, Fernand et Ginette Mathieu, Éric Malka, directeur général du Centre de la Nature du mont Saint-Hilaire, Luc Robillard, président du Centre de la Nature et Ludyvine Millien, responsable de la conservation au Centre de la Nature.  Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Dans l’ordre habituel : Céline, Fernand et Ginette Mathieu, Éric Malka, directeur général du Centre de la Nature du mont Saint-Hilaire, Luc Robillard, président du Centre de la Nature et Ludyvine Millien, responsable de la conservation au Centre de la Nature. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

La tourbière de Saint-Denis sera à tout jamais un milieu vert. Le Centre de la Nature du Mont Saint-Hilaire a annoncé que les 270 hectares de ce milieu naturel humide, qui appartenaient à feu Bertrand Mathieu, sont désormais protégés à perpétuité.

Il y a déjà huit ans que les démarches d’acquisition des lots de M. Mathieu ont été entreprises par le Centre de la Nature, l’organisme responsable de la protection des milieux naturels de la Réserve de la biosphère du Mont-Saint-Hilaire.

L’an dernier, 140 hectares de terrain avaient décroché le statut de milieu protégé à perpétuité. La protection des 132 hectares additionnels s’est quant à elle concrétisée en juin. Cette 2e phase a toutefois été pilotée par la famille de Bertrand Mathieu puisque ce dernier est décédé en septembre 2014 à l’âge de 86 ans.

Trois des sept enfants de M. Mathieu étaient réunis pour l’inauguration de la tourbière de Saint-Denis, le 16 juillet. « Avoir acquis autant de lots, ça relève presque du miracle! Mon père était très fier de ses terres, c’est pourquoi nous avons choisi de les céder », a exprimé Fernand Mathieu. Ses soeurs Ginette et Céline étaient également présentes.

Depuis 1965, Bertrand Mathieu avait acquis 29 lots situés aux limites de Saint-Denis-sur-Richelieu et La Présentation et accessibles via le 5e rang. De cette superficie, 92 hectares ont été remis au Centre de la Nature par la famille Mathieu, ce qui représente un don écologique de plus de 275 000 $.

Bertrand Mathieu était le fondateur de la firme d’excavation du même nom, laquelle est désormais copropriétaire des sites des anciennes usines Goodyear et E.T. Corset. Le projet de démolition du plus vieux bâtiment industriel de Saint-Hyacinthe, en vue d’y réaliser un complexe résidentiel, suscite la polémique dans la communauté maskoutaine depuis la fin de l’hiver.

Tourbière et plantes carnivores

La tourbière de Saint-Denis est couverte à 94 % de milieux humides, ce qui en fait le plus grand milieu humide de la MRC de la Vallée-du-Richelieu.

Longtemps mal-aimée en raison de leur accumulation d’eau au sol, les tourbières ont regagné leurs lettres de noblesse. Ces zones formées par l’accumulation de débris végétaux au sol permettent entre autres de réguler le climat, d’assurer la filtration des eaux et d’offrir un habitat idéal pour bon nombre d’espèces animales et végétales.

Elles sont également idéales pour prévenir les inondations sur les terres cultivées puisque la tourbe de sphaigne, mousse qui tapisse le sol de la tourbière, peut retenir jusqu’à 25 fois son poids en eau.

À Saint-Denis, on retrouve une forte concentration de bouleaux gris, d’érables rouges et d’épinettes rouges, un arbre très rare en Montérégie, ainsi que des chauves-souris, des grenouilles et même des plantes carnivores.

« La tourbière ressemble aux milieux que l’on pourrait retrouver au Nord, mais avec des épinettes rouges au lieu des épinettes noires. C’est devenu un écosystème forestier rare, la tourbière, car les milieux humides sont en train de disparaître », a expliqué le botaniste, Arold Lavoie.

Le don de terrains fait par la famille Mathieu est le plus important à avoir été fait sur le territoire de la Réserve de la biosphère du Mont-Saint-Hilaire depuis le don de la montagne à l’Université McGill en 1958.

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