Le policier est impliqué dans la cause depuis plus de douze ans, dont dix passés à coordonner la brigade de policiers volontaires qui assurent ce service. Chaque année, il reçoit de 40 à 60 appels à toute heure du jour et de la nuit pour organiser en quelques minutes des transports d’un milieu hospitalier à un autre. Des quatre coins de la Montérégie, Martin Lessard relaie la vie.
« En matière de don d’organes, chaque minute compte, rappelle-t-il. Notre rôle est d’assurer un transfert sécuritaire et rapide. Les policiers savent qu’ils transportent souvent une vie et beaucoup d’espoir avec eux. »Si le temps est précieux en matière de dons d’organes, le Sergent Lessard, lui, ne compte pas les heures qu’il investit dans une cause qui lui tient à coeur depuis bien plus que douze ans. En 1990, sa propre famille, confrontée à une décision déchirante, avait accepté de faire don des organes de sa soeur décédée. « Les médecins nous avaient rencontrés. Ils disaient que ma soeur ne reviendrait pas, mais qu’on pouvait sauver d’autres personnes grâce à elle. Ma famille a accepté. Pour nous, c’est une façon de faire continuer la vie. »Dès son arrivée en poste sur la Rive-Sud, en 1999, Martin Lessard s’est donc lui-même rendu à la rencontre du coordonnateur de transport d’organes pour s’inscrire à titre de bénévole. Puis, dès 2001, c’est à lui qu’est confiée la tâche d’organiser les transports. Ce prix Cristal, il l’accepte comme une tape d’encouragement dans le dos.« Je suis chanceux d’avoir une femme compréhensive, raconte-t-il en riant. Parfois, je coordonne un transport au téléphone d’une main et je donne le biberon à un enfant de l’autre, tout ça au milieu de la nuit! On ne sait jamais quand le téléphone va sonner. »Il se souvient d’ailleurs d’un transport d’organe nécessaire le jour même de Noël, pour lequel il n’avait eu aucune difficulté à trouver des volontaires, à son propre étonnement. « Nous avions été appelés pour transporter un coeur destiné à un enfant à l’Hôpital Sainte-Justine un 25 décembre. Le premier policier que j’ai appelé a tout de suite accepté. Pouvez-vous imaginer un plus beau cadeau de Noël? » Ce soir-là, comme à tous les Noëls, les proches de Martin Lessard ont discuté de l’importance du don d’organes autour du sapin. « Noël est le moment idéal pour en parler en famille. S’il vous arrive quelque chose, c’est à vos proches que les médecins s’adresseront pour savoir si vous consentez au don d’organes. Les personnes avec qui vous en discutez pourront parler en votre nom. »En plus de signer la carte d’assurance maladie, il est possible de s’inscrire au Registre des consentements au don d’organes et de tissus de la RAMQ et au Registre des consentements au don d’organes et de tissus de la Chambre des notaires du Québec, qui permettent aux médecins de connaître les volontés de leurs patients. En posant ce geste, une personne peut sauver jusqu’à huit vies et redonner la santé à quinze autres patients. « On ne souhaite pas de malheur à personne, mais lorsqu’un accident arrive, c’est un baume de savoir que la vie d’une autre personne continue. »Pour plus de renseignements, consultez www.signezdon.gouv.qc.ca