Cet ambitieux projet permettant la relance du tourisme d’affaires chez nous devrait représenter des investissements totalisant plus de 50 M$.
La Ville a confirmé son intention d’injecter un montant d’environ 23 M$ pour devenir propriétaire du futur centre des congrès. L’hôtel, dont le coût est évalué à 30 M$, appartiendra pour sa part à l’entreprise Les Centres d’Achats Beauward, qui possède Les Galeries St-Hyacinthe.
Ce plan de relance du tourisme d’affaires a été adopté à l’unanimité par les membres du conseil municipal le 4 février à la suite d’une étude de marché réalisée pour le compte de la Ville par la firme DAA Stratégies. L’objectif de cette étude était de dresser un portrait du marché du tourisme d’affaires au Québec, de proposer une solution gagnante pour Saint-Hyacinthe et d’analyser deux sites potentiels : celui des Galeries St-Hyacinthe et celui du Complexe Marchands M, propriété du Groupe Robin.
« Même si le pointage était plus élevé pour le site du Complexe M, le conseil a désigné le site des Galeries St-Hyacinthe en se basant sur les recommandations de l’étude de marché », a indiqué Louis Bilodeau, directeur général de la Ville.
Partenariat avec Beauward
Pour concrétiser ce projet d’envergure, la municipalité a conclu un partenariat avec Les Centres d’Achats Beauward également propriétaire du défunt Hôtel des Seigneurs et de son centre des congrès qui seront prochainement démolis.
Dans un premier temps, la Ville fera l’acquisition d’un terrain d’une superficie d’environ 50 000 pieds carrés, à un prix qu’elle entend fixer elle-même.
Ensuite, les deux partenaires lanceront conjointement un appel d’offres public pour la construction du futur centre des congrès et de l’hôtel. Étant impliqué dans ce projet, le propriétaire du centre commercial s’est engagé à ne pas soumissionner.
Le futur centre de congrès disposera de 17 salles dont l’une de 25 000 pieds carrés pour accueillir des congrès et des banquets et 16 autres salles pour y tenir des réunions. Ce centre aura un accès direct intérieur à l’hôtel qui sera affilié à une bannière reconnue. Cet établissement offrira un service complet de bar et restauration et sera agrémenté d’un centre de santé et d’entraînement et d’une piscine intérieure.
« La fermeture de l’Hôtel des Seigneurs a coûté plusieurs millions de dollars à la communauté. Le marché du tourisme d’affaires a évolué avec les centres multifonctionnels. Nous avons donc mis sur pied un projet sur mesure et à notre image », a déclaré le maire de Saint-Hyacinthe, Claude Corbeil.
Pour se démarquer de la compétition, la Ville compte sur un partenariat avec la Société d’agriculture de Saint-Hyacinthe qui opère Espace Saint-Hyacinthe. Cette structure gère un ensemble de quatre pavillons (Centre BMO, Pavillon La Coop, Pavillon de la Jeunesse, Pavillon des Pionniers) représentant une superficie totale de 150 000 pieds carrés. En cumulant les superficies d’Espace Saint-Hyacinthe à celle du futur centre des congrès, elle disposera d’espaces totalisant 194 000 pieds carrés.
Robin sous le choc
Du côté du Groupe Robin, on digère très mal la tournure des événements. « C’est incompréhensible comme décision, a commenté Jonathan Robin, vice-président du Groupe Robin. L’étude nous a classés au premier rang devant les Galeries, mais la Ville n’en tient pas compte. Pire, on ne nous laisse même pas la chance de déposer notre projet, on ne veut pas nous entendre! » M. Robin indique que l’entreprise maskoutaine a travaillé plusieurs mois sur un projet porteur pour la Ville, un concept qui lui aurait permis de se distinguer du lot.
« Le fait de se tourner vers un promoteur unique pour négocier la suite des choses, alors que le rapport propose de mettre les deux promoteurs en compétition dans un appel de projets va à l’encontre des règles de bonne gouvernance. La Ville n’a plus aucun rapport de force face aux Galeries. C’est insensé… »
Réaction syndicale
Invité à commenter le dossier, le président du syndicat des employés de l’Hôtel des Seigneurs, Robin St-Pierre, n’a pas souhaité spéculer sur la suite des choses.
« Je ne ferai aucun commentaire pour le moment. La CSN va vérifier en temps et lieu ses droits et ses recours juridiques », a indiqué M. St-Pierre, en entrevue au COURRIER.
Rappelons que les employés syndiqués de cet établissement hôtelier qui a fermé ses portes en décembre 2013 n’ont jamais réussi à s’entendre avec la partie patronale après un conflit de travail de presque deux ans.