28 juillet 2011 - 00:00
L’achat chez nous, une priorité?
Par: Martin Bourassa
Les mauvaises langues diront que l'exemple vient d'en haut et qu'il est difficile de critiquer le fait que la Ville de Saint-Hyacinthe dote son service des Travaux publics d'un camion léger acheté à Richelieu quand le maire lui-même se promène dans une voiture neuve acquise auprès d'un concessionnaire de l'extérieur.

Les mauvaises langues diront que l’exemple vient d’en haut et qu’il est difficile de critiquer le fait que la Ville de Saint-Hyacinthe dote son service des Travaux publics d’un camion léger acheté à Richelieu quand le maire lui-même se promène dans une voiture neuve acquise auprès d’un concessionnaire de l’extérieur.

Mais laissons le jugement et les goûts personnels du maire Bernier de côté, pour se concentrer sur l’achat effectué par la Ville à même l’argent de nos taxes.L’histoire publiée dans notre édition du 14 juillet sous la plume de la journaliste Stéphanie Guévremont a fait jaser en ville et chez nos concessionnaires. Et pour cause. Même si la Ville de Saint-Hyacinthe a effectivement agi selon les règles de l’art avec son appel d’offres qui a souri au concessionnaire Ostiguy Ford au détriment de Baril Ford pour l’achat d’un rutilant Ford F-450 2012, il est quand même permis de s’interroger sur certains éléments du dossier.Premièrement, sur la nécessité absolue d’acheter un camion Ford. N’en déplaise aux employés des Travaux publics qui ont fait part de leurs préférences, il me semble que l’on aurait pu être moins restrictifs et pointilleux sur les options recherchées afin de mettre en concurrence différents concessionnaires de Saint-Hyacinthe.Pour l’utilisation urbaine que l’on devra en faire au quotidien, il me semble qu’on aurait tout aussi bien pu se tourner vers un Dodge Ram ou un Chevrolet Silverado ou un autre véhicule similaire, des produits comparables qui se trouvent à Saint-Hyacinthe.Cela aurait permis de mettre en concurrence des concessionnaires locaux et assuré des retombées locales au terme du processus de soumissions. Encourager les concessionnaires de la place aurait été tout naturel. Ce sont eux qui paient des taxes à la Ville de Saint-Hyacinthe et c’est vers eux que la Ville se tourne régulièrement en cas de pépins ou auxquels elle est associée régulièrement dans 1000 projets.Deuxièmement, si le Ford s’imposait réellement, on aurait pu mettre en concurrence le concessionnaire local avec le concessionnaire Ford d’Acton Vale, au lieu de demander des soumissions aux garages Ford de Drummondville, Granby et Richelieu.On aurait au moins eu l’impression d’impliquer une région avec qui nous avons déjà quelques liens d’affaires et affectifs, au niveau de la santé et de l’éducation entre autres.Il y a une bonne réflexion et un examen de conscience à faire au niveau municipal lors des achats publics. On devrait chaque fois que cela est possible donner l’exemple quand il est question d’achat de matériel et de fourniture. L’idée n’est pas de favoriser à tout prix, ou plutôt à n’importe quel prix, les marchands locaux, mais on devrait avoir une sensibilité et un préjugé favorable envers eux ou les marchands de la MRC lors des achats de biens ou de services. Et je ne vise pas uniquement Saint-Hyacinthe. En lisant les procès-verbaux, je fais souvent la grimace quand je feuillette les bulletins municipaux des municipalités de la MRC Les Maskoutains.Plus tôt cette année, la municipalité de Saint-Valérien a procédé à l’achat d’électroménagers auprès d’un commerce de Granby. Des laveuses et des sécheuses, plusieurs magasins de Saint-Hyacinthe et de la MRC se fendent le vous savez quoi pour en vendre. Même chose pour les fournitures de bureau qu’achète à l’occasion la municipalité de Saint-Pie du côté de Granby.Je sais que géographiquement parlant, ces achats se défendent. Mais j’aimerais sentir et voir un réflexe local et régional (MRC) d’abord. Si nous ne soutenons pas nos propres commerces, c’est entretenir une pensée magique que de croire que les organisations des villes et des régions voisines vont le faire à notre place.Promouvoir l’achat local exige bien plus que de belles paroles.C’est une responsabilité individuelle… et municipale!Encore davantage quand une Ville a la possibilité de procéder par appel d’offres sur invitation et qu’elle n’a pas à ouvrir le jeu des soumissions à l’échelle de la province comme c’est le cas pour tous les contrats d’envergure.

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