27 novembre 2014 - 00:00
Badminton
L’as du service tire sa révérence
Par: Maxime Prévost Durand
Jacques Nichols, âgé de 88 ans, aurait bien aimé jouer au badminton jusqu’à 90 ans, mais son corps lui « parle fort » et il a dû l’écouter. Photo Martin Grenier

Jacques Nichols, âgé de 88 ans, aurait bien aimé jouer au badminton jusqu’à 90 ans, mais son corps lui « parle fort » et il a dû l’écouter. Photo Martin Grenier

Jacques Nichols, âgé de 88 ans, aurait bien aimé jouer au badminton jusqu’à 90 ans, mais son corps lui « parle fort » et il a dû l’écouter. Photo Martin Grenier

Jacques Nichols, âgé de 88 ans, aurait bien aimé jouer au badminton jusqu’à 90 ans, mais son corps lui « parle fort » et il a dû l’écouter. Photo Martin Grenier

Le doyen du Club de badminton de Saint-Hyacinthe, Jacques Nichols, a accroché sa raquette. À 88 ans, il aurait bien voulu poursuivre encore quelques années le sport qu’il aime tant. Mais son corps lui parle. « Et je suis obligé de l’écouter, parce qu’il me parle fort », dit-il à regret, mais avec le sourire.

Depuis qu’il a 20 ans, M. Nichols joue au badminton chaque semaine. Au cours des dernières années, il poursuivait la pratique du sport à raison de deux fois par semaine, jouant dans deux ligues du Club de badminton de Saint-Hyacinthe.

« Quand j’ai eu 85 ans, je me suis demandé si je continuais ou si j’arrêtais. Mais j’étais encore en forme! Je me suis dit que j’essayerais de jouer jusqu’à 90 ans. »

Mais il a été victime d’un virus l’an dernier qui a puisé son énergie et l’a forcé à arrêter. « Je n’aime pas la façon dont j’arrête. Je voudrais encore, mais je ne suis plus capable », dit-il avec déception. Il était le seul joueur actif, jusqu’à tout récemment, à être membre du Club de badminton de Saint-Hyacinthe depuis qu’il a été fondé en 1976.

Même s’il était plus vieux que tous les autres membres et que des blessures antérieures aux bras, guéries depuis, l’empêchaient de jouer en puissance, Jacques Nichols avait encore plus d’un tour dans son sac. Son service, en l’occurrence, a toujours embêté ses adversaires.

« C’est ce qui m’avantageait. J’avais un maudit bon service qui embêtait tout le monde. Ils ne savaient jamais où il allait. Je n’avais plus un gros smash, mais j’ai compensé avec des jeux plus fins. Je me débrouillais bien avec mes services et mes coups au filet. Je jouais toujours pour gagner. »

Forcé d’arrêter en septembre 2013 à cause du fameux virus, il a tenté de réintégrer la ligue en début d’année, mais la force n’y était plus. « Ça me manque. J’avais 88 ans, mais je me sentais au moins 15 ans plus jeune que les gens de mon âge. C’était une fierté, pas tellement parce que je jouais encore au badminton, mais parce que je me sentais en forme comparativement aux gens de mon âge. »

Un homme actif

Depuis qu’il est tout jeune, M. Nichols a toujours été actif, pratiquant différentes disciplines sportives. Ski alpin, hockey, tennis, baseball, course à pied, il les a toutes pratiquées.

Il se souvient, adolescent, d’avoir commandé aux États-Unis un livre d’un culturiste proposant des exercices à faire sans appareil, question de se mettre en forme. Il jouait aussi au hockey sur l’heure du dîner à l’école. Et l’habitude de bouger ne l’a jamais quitté.

À l’âge de 54 ans, il courait ses trois premiers marathons, à Ottawa, à l’Île d’Orléans et à Montréal, tous les trois au cours du même été! Il a ensuite continué de courir, chaque jour, jusqu’à sa retraite, à l’âge de 65 ans.

Mais le badminton, il n’a jamais arrêté, même après toutes ces années. Se voyait-il jouer aussi longtemps? « Pantoute! », lance-t-il avec le sourire. Mais aussi longtemps qu’il le pouvait, il carburait à frapper le volant avec le cordage de sa raquette.

« Des fois, l’hiver, quand il faisait 25 au-dessous de zéro, je mettais mes shorts pour aller là-bas et je me disais « Maudit que je serais bien à la maison «, mais quand je revenais, je me disais que j’avais dont bien fait d’y aller. Quand je me couchais, j’étais fatigué mort, mais je me levais le lendemain et j’étais en forme. » Pour qu’il rate une soirée de badminton, l’heure devait être grave. Il aura été un véritable exemple d’assiduité au fil des années.

Maintenant qu’il a accroché sa raquette, M. Nichols a offert son équipement à un membre de sa famille afin qu’il puisse goûter à son tour au plaisir de jouer au badminton. L’empreinte Nichols existe encore dans ce merveilleux sport!

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