24 septembre 2020 - 14:24
Centre-ville
Laser-Jeux ne peut éviter la faillite
Par: Jean-Luc Lorry
Un loyer de 100 000 $ par année semble avoir plombé les revenus de Laser-Jeux et provoqué la faillite de ce centre d’amusement qui était situé sur l’avenue Mondor au centre-ville. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Un loyer de 100 000 $ par année semble avoir plombé les revenus de Laser-Jeux et provoqué la faillite de ce centre d’amusement qui était situé sur l’avenue Mondor au centre-ville. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Après huit années d’activités au centre-ville, le centre d’amusement Laser-Jeux a déclaré le 31 août une faillite de 375 019 $, a appris LE COURRIER.

Le 2 septembre, l’entreprise avait annoncé sur sa page Facebook que la crise sanitaire l’avait contrainte de fermer définitivement ses portes. Laser-Jeux a commencé ses activités en septembre 2012 sur la rue des Cascades. Pour offrir à sa clientèle un vaste espace de jeu pour du laser-tag et du mini-golf intérieur, l’entreprise avait emménagé en décembre 2017 dans un local deux fois plus grand situé sur l’avenue Mondor.

« Ce déménagement n’a pas été une très bonne décision puisque le loyer de 100 000 $ par année représentait l’une des plus grosses dépenses de l’entreprise », estime en entretien téléphonique Michel Desrosiers, administrateur au dossier chez Jean Lelièvre Syndic.

Une opinion que ne partage pas l’ancien propriétaire de Laser-Jeux, Jean Jolicoeur, joint par LE COURRIER. « Notre ancien local était devenu trop petit pour nous. Nous perdions des groupes scolaires ainsi que des activités corporatives. Je ne trouve pas que le loyer était inabordable », indique M. Jolicoeur, qui était coactionnaire avec son frère Robert Jolicoeur de Laser-Jeux.

L’établissement avait été contraint de suspendre ses activités le 15 mars en raison des mesures gouvernementales imposées dans le cadre de la pandémie. « La fermeture pendant quatre mois nous a vraiment fait mal. L’incertitude économique nous a incités, mon frère et moi, à ne pas risquer davantage », mentionne Jean Jolicoeur.

Celui-ci aurait souhaité, dans les circonstances, une meilleure compréhension du propriétaire de la bâtisse commerciale, Place Maska, dont Claude Chagnon est le président. « L’année 2020 avait très bien débuté. La semaine de relâche nous avait rapporté environ 17 000 $. Le propriétaire exigeait le paiement des loyers, alors que nous étions fermés en raison de la pandémie », déplore-t-il.

Au syndic, on soutient que la situation financière de Laser-Jeux était fragile. « Aux états financiers, Laser-Jeux perdait déjà de l’argent chaque mois avant l’arrivée de la COVID-19. Au début de la crise sanitaire, la rentabilité n’était pas encore atteinte », note Michel Desrosiers.

Bilan financier

Au bilan financier, dont nous avons obtenu copie, Laser-Jeux cumulait un passif de 375 019 $ et affichait un actif de 5101 $.

La Caisse Desjardins est la seule institution financière qui apparaît sur la liste des créanciers garantis avec une réclamation de 155 667 $. Quant aux créanciers non garantis, les réclamations totalisent 219 345 $. On y constate que l’entreprise avait obtenu un prêt d’urgence de 40 000 $ de Desjardins pour faire face à l’impact financier de la COVID-19.

« Ce prêt avait permis de payer des loyers en retard de 32 000 $ à Place Maska. Malgré cela, Laser-Jeux devait encore près de 25 000 $ en loyers impayés à ce propriétaire », explique M. Desrosiers.

L’aménagement des locaux de l’avenue Mondor en centre d’amusement avait commandé un investissement de l’ordre de 130 000 $. De ce montant, près de 30 900 $ était encore à percevoir par Construction Loiselle de Saint-Hyacinthe.

Laser-Jeux comptait entre six et sept employés.

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