9 octobre 2014 - 00:00
Le bulldozer
Par: Martin Bourassa

Imaginez le peu d’influence que nous pourrions avoir sur les faits et gestes d’une structure géante déconnectée du milieu quand il y a quelques années il avait fallu faire sortir les Maskoutains dans les rues pour convaincre d’autres Maskoutains, bien assis à la table du CSSS Richelieu-Yamaska, de renoncer à fermer et transformer le centre Andrée-Perrault? Si des administrateurs de chez nous ont été capables d’être aussi déconnectés de leur propre milieu, nous osons à peine songer à ce que pourraient faire les futurs administrateurs du guichet unique régional.

À vue de nez, ce projet de loi souffre un peu de démesure, même si l’idée générale de dégraisser les structures et d’abolir les conseils d’administration des hôpitaux peut paraître fort alléchante. Mais en Montérégie, créer un monstre à une tête dans le secteur de la santé n’est certes pas une idée de génie. Curieux que nous ne soyons pas plus nombreux à le dire. Certaines personnes ne veulent peut-être pas compromettre leur chance de se replacer sur un énorme CA.

Parlant de réforme, il n’y a pas que les commissions scolaires qui ont à craindre pour leur avenir. Dans le réseau de la santé, le bulldozer Barrette est déjà en marche et prêt à tout chambouler sur son passage.

Le ministre de la Santé a récemment présenté son projet de loi 10 sur la fusion des centres de santé et des services sociaux et l’abolition des agences régionales de santé. Un projet qui va sûrement faire le bonheur de tous ceux qui dénoncent la lourdeur et l’inefficacité du réseau de la santé.

En Montérégie, on propose rien de moins que la fusion de 19 établissements, dont 11 CSSS, dans un seul méga établissement régional placé sous la gouverne d’un seul et unique conseil d’administration. On parle d’une énorme structure rayonnant sur 15 MRC et 210 municipalités. Cela défie toute logique.

Nous ne pouvons que nous associer aux organismes communautaires de la région qui s’inquiètent des conséquences de ce projet de loi aussi ambitieux qu’irréaliste, du moins en Montérégie, une trop vaste région formée de sous-régions disparates.

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