27 février 2014 - 00:00
Le bulletin des 100 jours
Par: Martin Bourassa

Traditionnellement, les médias consacrent un long reportage aux 100 premiers jours d’un nouveau gouvernement ou d’un nouveau politicien au pouvoir, que ce soit au fédéral, au provincial ou au municipal. Le temps d’un bref bilan.

Les 100 jours servent souvent d’indicateur pour la suite des choses. C’est donc le moment propice pour remettre un premier bulletin à Claude Corbeil.Même s’il est encore bien tôt pour émettre un jugement définitif sur la qualité du travail du maire de Saint-Hyacinthe, force est de constater qu’il fait la job, et une bonne job à part ça, même s’il a beaucoup de pain sur la planche et de croûtes à manger.On sent, et il le dit lui-même, qu’il a encore tout à apprendre, qu’il doit encore trouver ses marques, ses repères et le bon ton, lui qui n’est pas encore tout à fait à l’aise avec son nouveau rôle, particulièrement lors des assemblées publiques du conseil.Il faut dire à sa décharge qu’il ne l’a pas eu facile dès le départ, avec les salles bondées de syndiqués en colère. Toute une entrée en matière. Ses premières décisions ont aussi été contestées. On se souviendra de la sortie mémorable du conseiller de La Providence au sujet de ses nouvelles responsabilités dictées par le maire.Une initiation qui a certainement laissé des séquelles entre deux hommes qui de toute évidence n’ont pas beaucoup d’atomes crochus. Si je me trompe, il faudrait d’abord qu’on m’explique pourquoi Bernard Barré, en tant que vétéran du conseil, n’a pas encore hérité du rôle de maire suppléant, une responsabilité qui a été assumée depuis novembre par les conseillères Nicole-Dion-Audette et Brigitte Sansoucy.La logique habituelle n’a pas été respectée. Cela dit, là où le maire actuel se démarque de l’ancien, c’est justement dans sa volonté avouée de faire les choses comme il l’entend et de sortir des sentiers battus. Il l’a prouvé de belle façon en n’hésitant pas à livrer le fond de sa pensée lors du vote sur une embauche au service des communications. À ce chapitre, on ne peut pas dire que Claude Bernier a souvent exprimé ses opinions personnelles en 21 ans de règne. Personnellement, je préfère un maire qui dit ce qu’il pense, même s’il ne pense pas comme moi, à un maire qui se cache continuellement derrière les décisions du conseil.J’ai toujours cru qu’un maire devait donner le ton et imposer le tempo à l’orchestre.Au moins, on constate que Claude Corbeil souhaite apprendre et qu’il le fait rapidement. Il se fait encore un point d’honneur de répondre rapidement aux questions des médias. Sur ce point, il n’est pas encore blasé, fort heureusement. Quand il n’a pas de réponses à offrir à une question, il l’avoue tout de go et va chercher la réponse.C’est ce qui m’avait frappé le plus lors de l’entrevue qu’il m’avait accordée au début de la campagne électorale. Cette franchise assumée, cette volonté de ne pas dire n’importe quoi, bref sa sincérité naturelle. J’espère seulement qu’il ne changera pas trop d’ici novembre 2017, lui qui semble sur la bonne voie, à la bonne place.Ma plus grande crainte, c’est que la politique le change, ou bien la direction générale.

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