24 octobre 2019 - 13:38
Maxime Labrecque coupable de meurtre au premier degré
Le calvaire est fini… pour l’instant
Par: Olivier Dénommée
Guylaine Grenon, voisine et amie de la famille, Lise Castonguay, mère de la victime, et Nathalie Jeffrey, cousine de la victime, ne seront véritablement soulagées que lorsqu’elles sauront que Maxime Labrecque, qui a violemment enlevé la vie d’Isabelle Lavoie le 13 septembre 2016, restera en prison pour au moins 25 ans. « Il n’a pas juste tué Isabelle, il a détruit la vie de plein de gens autour d’elle et il mérite de rester en prison », plaident-elles. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Guylaine Grenon, voisine et amie de la famille, Lise Castonguay, mère de la victime, et Nathalie Jeffrey, cousine de la victime, ne seront véritablement soulagées que lorsqu’elles sauront que Maxime Labrecque, qui a violemment enlevé la vie d’Isabelle Lavoie le 13 septembre 2016, restera en prison pour au moins 25 ans. « Il n’a pas juste tué Isabelle, il a détruit la vie de plein de gens autour d’elle et il mérite de rester en prison », plaident-elles. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Quatre jours de délibération ont été nécessaires au jury du procès de Maxime Labrecque avant de s’entendre sur un verdict unanime. Samedi, peu avant 17 h, les douze jurés se sont rangés du côté des arguments de la Couronne, qui demandait que Labrecque soit reconnu coupable du meurtre au premier degré de son ex-conjointe Isabelle Lavoie. Il fait maintenant face à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.

Rappelons que deux thèses contradictoires ont été présentées au jury par le ministère public et la défense. D’un côté, Maxime Labrecque était dépeint comme un homme harcelant qui ne pouvait pas supporter de perdre sa conjointe et qui a décidé de ne pas la laisser « impunie » avant de tenter de s’enlever la vie. De l’autre, on affirmait que les propos violents tenus par Labrecque étaient des paroles en l’air et que les gestes meurtriers de la nuit du 12 au 13 septembre 2016 ont été le fruit d’un moment d’« impulsivité pure », ce qui aurait mérité un verdict d’homicide involontaire. Le jury a finalement retenu l’interprétation de la Couronne, représentée par Me Claudie Gilbert.

Après plus de trois années de « calvaire » vécues par les proches de la victime, ceux-ci ont poussé un soupir de soulagement en entendant le verdict. « Le verdict, on n’est jamais sûr de ce qu’il va être. À un certain moment, j’avais peur que le jury penche du côté de l’homicide involontaire. Je suis fière de ce résultat, Labrecque mérite de passer au moins 25 ans en prison », mentionne Lise Castonguay, mère de la victime, qui a suivi les procédures depuis le jour 1. Quant à l’accusé de 37 ans, il s’est contenté de baisser la tête lors de l’annonce du verdict, selon Guylaine Grenon, voisine et amie de la famille qui assistait aussi au procès.

Requête inattendue

La joie a toutefois été de courte durée pour les proches d’Isabelle Lavoie puisque l’avocat de la défense, Me Martin Latour, s’est empressé de faire une requête au juge Michel Pennou pour que la « clause de la dernière chance », pourtant abolie en 2011, soit appliquée à son client. Concrètement, cette clause permettait à une personne faisant face à la prison à vie de voir son dossier révisé après 15 ans.

Me Latour trouve excessive la peine de 25 ans de prison ferme pour un meurtre commis de façon impulsive. L’amnésie supposée de Labrecque au moment des actes et ses idées suicidaires joueraient aussi en sa faveur, croit-il.

Toutefois, ses chances de réussite semblent minces puisque cette requête n’a jamais été acceptée au Québec dans un cas de meurtre au premier degré. Les parties doivent retourner au palais de justice de Saint-Hyacinthe le 21 novembre pour que le juge se prononce. D’ici là, les proches d’Isabelle Lavoie retiennent leur souffle. « Ça me stresse de penser qu’il pourrait n’avoir que 15 ans de pénitencier avant de sortir, affirme Mme Castonguay. Tant que ça ne sera pas complètement clos, faire notre deuil sera difficile. »

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