25 octobre 2012 - 00:00
Le choix qui s’impose
Par: Martin Bourassa
C'est pour donner la parole aux Maskoutains et leur laisser la chance d'exprimer leur point de vue que la Ville de Saint-Hyacinthe avait organisé trois rencontres d'information sur le dossier du boulevard Casavant.

C’est pour donner la parole aux Maskoutains et leur laisser la chance d’exprimer leur point de vue que la Ville de Saint-Hyacinthe avait organisé trois rencontres d’information sur le dossier du boulevard Casavant.

Les partisans de l’aménagement d’un tunnel et ceux réclamant la mise en place d’un passage à niveau pour franchir les voies ferrées du CN ont eu tout le temps souhaité pour exposer leur point de vue et questionner la Ville.Bilan de l’opération? Le débat n’en est pas un! Il n’y a pas l’ombre d’un mouvement d’opposition à la construction d’un tunnel, même pas du côté de La Providence.Ensemble, ces trois audiences ont attiré à peine 400 personnes. Sur la quarantaine de personnes qui se sont exprimées, moins de 5 se sont dites en faveur d’un passage à niveau. Autant dire que la population se désintéresse du dossier ou plutôt qu’elle fait pleinement confiance au bon jugement des élus en place. Pour avoir assisté à deux des trois séances, j’aurais bien du mal à comprendre sur quelle base on pourrait maintenant décider d’opter pour la construction d’un passage à niveau.Le directeur général de la Ville, Louis Bilodeau, a très bien résumé l’enjeu, à savoir la sécurité, la fluidité de la circulation et les coûts. En matière de sécurité et de fluidité, tous s’entendent pour dire que le tunnel l’emporte haut la main.Sur la question des coûts, il est maintenant loin d’être acquis que la Ville n’a pas les moyens de s’offrir une infrastructure souterraine. Il appartient aux conseillers et aux cadres de la Ville d’être plus imaginatifs en matière de financement, car il est faux d’affirmer qu’un tunnel alourdira obligatoirement le fardeau des contribuables.Il y a moyen de faire autrement. Rencontré au hasard d’une course à l’épicerie, l’ancien directeur général de la Ville de Saint-Hyacinthe, Alain Rivard, me l’a d’ailleurs confirmé. Selon ses dires, la Ville a présenté dans son document d’information « le scénario du pire ». Elle aurait pu et dû faire autrement, lui ai-je dit. Il a souri.Je suis convaincu que M. Bilodeau le sait aussi, mais qu’il n’ose pas le dire trop fort pour ne pas indisposer le maire Claude Bernier.Ce dernier ne sait pas trop s’il prendra position lors du vote décisif. Plusieurs conseillers en doutent, même s’il a suggéré le contraire lundi soir, lorsque confronté par André H. Gagnon sur sa valse-hésitation. Dans le fond, il semble évident que M. Bernier souhaite un tunnel. Celui qui passera à la postérité comme le maire ayant assaini les finances de la Ville ne veut certes pas céder son trône avec une dette de 60 M$, sans compter les dettes reliées aux organismes apparentés de la Ville comme la Cité de la biotech.Mais il y a pire à mon avis que de laisser une dette derrière soi. Une dette, le maire Bernier a démontré que cela se rembourse quand on prend les moyens pour y arriver.Mais passer à l’histoire comme le maire boqué qui a refusé d’investir dans la sécurité de ses concitoyens, l’avenir et la prospérité de sa Ville, cela pourrait être pas mal plus difficile à effacer des mémoires et des grands livres d’archives.

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