19 janvier 2012 - 00:00
Hausse salariale de 50 %
Le conseil de Saint-Pie recule
Par: Le Courrier

Devant la grogne populaire qu'ils ont suscitée en annonçant leur intention d'augmenter leurs salaires de 50 % en 2012, les élus de la Ville de Saint-Pie ont décidé de faire marche arrière à la séance du conseil du 11 janvier, la première de l'année.

Au lieu d’adopter sur le champ le règlement par lequel ils se seraient donné pareille augmentation, ils ont mis sur la table un nouveau projet d’ajustement salarial, projet qui reprend intégralement une suggestion que venait de leur faire un citoyen.

L’initiative du conseil a tout de suite plu à la vingtaine de personnes qui s’étaient entassées dans la petite salle des délibérations de l’hôtel de ville. « On vous félicite, on vous applaudi! », a lancé spontanément quelqu’un qui, comme bien d’autres, ne s’était pas gêné pour critiquer les élus quelques instants plus tôt.« Vous seriez bien mieux d’échelonner votre augmentation. Ça pourrait être le même montant, mais sur cinq ans. J’en fais une proposition! », avait lancé un citoyen, François Ravenelle, au cours de la première période de questions, laquelle a duré une heure et vingt minutes. C’est son idée que les élus devaient retenir plus tard.L’augmentation salariale n’a pas été le seul sujet abordé en début de séance, mais c’est celui qui a surtout retenu l’attention et qui a été source de tension entre citoyens et élus. Cette tension s’est installée dès l’entrée du conseil dans la salle bondée : la soirée s’annonçait longue. Conservant son calme, le maire Pierre Saint-Onge a répondu du mieux qu’il a pu à chaque question sur le traitement des élus. Il a répété que pour déterminer ce que serait l’ajustement, le conseil s’était basé sur les salaires versés aux élus dans des villes comparables; comme il l’avait mentionné au COURRIER, il a aussi rappelé qu’au conseil de Saint-Pie, qu’il n’y avait pas eu d’ajustement salarial depuis 2006, hormis, a-t-il précisé, les indexations annuelles suivant l’indice des prix à la consommation. « Faut pas oublier une chose : vous, lorsque vous avez fini votre journée, vous avez fini votre journée. Nous, c’est sept jours par semaine, 24 heures par jour. Que tu ailles n’importe où, y’a toujours quelqu’un qui va t’achaler », a ajouté M. Saint-Onge, multipliant les arguments pour convaincre l’assistance du bien-fondé de la hausse de 50 %. Mais il n’y est pas parvenu.« Votre façon de faire a été maladroite. Vous auriez pu faire une augmentation progressive. Là, c’est comme un coup de marteau : ça donne une très mauvaise image à la démocratie municipale », a soutenu Jean Pinard. « Vous avez fait du bon travail en 2011, excepté ce bout-là », a ajouté un autre citoyen.Reprenant finalement l’ordre du jour, le conseil devait ajourner ses travaux peu après pour aller discuter à huis clos de l’augmentation salariale. C’est au retour en assemblée, une quinzaine de minutes plus tard, que le maire St-Onge a fait connaître l’intention du conseil de remplacer le projet de règlement par une résolution annonçant que la hausse de 50 % serait étalée sur cinq ans. Seul le conseiller du district 1, Daniel Vollering, a voté contre cette proposition. « C’est bon à rien », a-t-il laissé tomber, sans autres commentaires.Interrogé plus tard par LE COURRIER, le conseiller Vollering a laissé entendre que dès le départ, il était contre l’ajustement salarial. « J’en avais parlé aux autres membres du conseil », a-t-il précisé. Le conseil municipal devrait donc présenter bientôt un autre projet de règlement reflétant cette nouvelle orientation salariale. En 2011, le maire St-Onge touchait un salaire de base de 11 252 $ auquel s’ajoutait une allocation de dépenses non imposable de 5 626 $, ce qui faisait 16 878 $ au total. Au lieu d’une hausse de 50 % qui lui aurait valu un salaire de 25 317 $ comprenant une allocation de 8 439 $, il aura donc droit en 2012 à une augmentation de seulement 10 %. Sa nouvelle rémunération devrait se chiffrer à 18 566 $, incluant une allocation de dépenses de 6 288 $. Chez les conseillers, qui gagnent actuellement 5 626 $ incluant une allocation de dépenses de 1 875 $, le traitement passerait à 6 188 $, somme comprenant une allocation de 2 062 $. S’ils avaient opté pour une augmentation de 50 %, leur traitement complet serait passé à 8 449 $.

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