24 octobre 2013 - 00:00
Le Grand Saint-Charles, un nouveau vignoble!
Par: Hélène Dion

Un rêve s’est réalisé cette année. Martin Laroche et Mylène Gaudette désiraient avoir leur propre vignoble depuis plusieurs années et l’ouverture officielle du Domaine Le Grand Saint-Charles, à Saint-Paul-d’Abbotsford, venait concrétiser les efforts de plus d’une décennie de travail, d’apprentissages et d’expériences viticoles à travers le monde. J’ai rencontré Martin Laroche dans la salle de dégustation de leur vignoble à Saint-Paul-d’Abbotsford, un verre de Frontenac à la main.

Depuis 2008, le couple d’enseignants s’est installé sur le site de la cidrerie Côteau St-Jacques, sur le versant Est du Mont Yamaska. Dernièrement, le domaine de 23 hectares offrait à ses clients son premier millésime! Décliné en deux cuvées, un rosé et un blanc, ainsi que trois cidres, le répertoire fait dans la précision plutôt que dans l’éparpillement. Avec un hectare de vignes plantées, la production est encore minime (2 500 bouteilles) et le couple ne veut rien laisser au hasard.

Après plusieurs dégustations de vins issus de cépages hybrides, le choix s’est arrêté sur quatre d’entre eux : le Frontenac Gris, le St-Pépin, le Vidal et le Frontenac Noir (ce dernier pour l’élaboration du rosé). Pas de vin rouge au Grand Saint-Charles. « Je n’ai pas encore eu de coup de coeur en rouge alors pour le moment, nous nous concentrons sur des cépages qui donnent de bons blancs, faciles à reconnaître également de par leur typicité », précise ce jeune « winemaker ». C’est le cas du St-Pépin, cépage hybride implanté au Québec en 1987, que Martin apprécie particulièrement. Les auteures du « Guide d’identification des cépages cultivés en climat froid, les agronomes Gaëlle Dubé et Isabelle Turcotte, en disent ceci « Grande finesse, frais et minéral. Arôme de miel, fleur blanche, pêche blanche. Bien structuré, gras, ample… » Selon moi, travaillant dans le milieu de la sommellerie depuis plus de dix ans, cette décision de miser sur les variétés en blanc est sage et réaliste. Pour avoir dégusté de nombreux vins rouges faits au Québec, à l’exception de quelques domaines qui s’en sortent assez bien, on découvre un avenir reluisant plutôt pour les blancs et les bulles. Mais la vérité, c’est qu’en rouge, c’est bien difficile de tomber sous le charme.

Les vins

Au domaine Le Grand Saint-Charles, les jeunes propriétaires d’origine maskoutaine, élaborent déjà un vin blanc séduisant. Ce n’est probablement pas étranger à la décision de classer ce vin sous la Gamme Séduction (vin issu de jus de goutte).

Le Frontenac Gris de la Gamme Séduction a une robe d’or (nuance due au cépage gris) et un « nez » aromatique. Ses arômes d’abricot, d’ananas, de pêche et une pointe de pâtisserie annonce un vin tout en rondeur et en gourmandise. Mais même cette impression de rondeur ne fait pas dans l’excès avec l’acidité présente qui balance le tout. Le Duo de Frontenac, un rosé à la robe fuchsia issu de Frontenac Gris et de Frontenac Noir, est aromatique. Aux notes de fraises et de confiserie au nez. Mais attention, ce rosé ne fait pas dans le bonbon! Il y a une bonne acidité et du corps qui en font un rosé de repas.

Où les trouver?

La boutique est ouverte les samedis et dimanches entre 12 h et 17 h. Profitez-en pour découvrir les cidres de glace, apéritif et pétillant!

À Saint-Hyacinthe, vous pouvez déguster le Duo de Frontenac rosé au Bilboquet et le Frontenac Gris au Bouffon Resto Pub.

La cuvée Quarzit est arrivée!

Capable des plus grandes émotions, ce cépage était déjà parmi les plus prisés au 19 e siècle. Bonne nouvelle! La cuvée de Riesling Quarzit du domaine Hexamer, à Nahe en Allemagne, est arrivée en quantités limitées en SAQ. Le domaine Hexamer travaille le Riesling comme l’orfèvre le ferait avec les métaux précieux : précision et sens du beau.

– Hexamer, Riesling Quarzit 2010, Nahe, Allemagne, Code SAQ : 11885684, Prix : 21,65 $ Le Quarzit est issu d’un terroir de quartz. Son bouquet complexe est dominé par les notes de pêche, de pomme mûre, un soupçon floral et d’une expression minérale bien marquée. L’acidité soutenue ne laisse pas percevoir les 44g de sucres résiduels! C’est un équilibre parfait souligné en finale par des notes d’abricot divinement séduisantes! À déguster avec des sushis préparés avec de fines tranches de mangues. J’ai fait le test avec des crevettes servies avec coriandre et pêches bien mûres. Un délice!

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