17 décembre 2015 - 00:00
Disparition du CITVR
Le maire Corbeil très inquiet
Par: Benoit Lapierre
L’avenir du CITVR est incertain. Photothèque | Le Courrier ©

L’avenir du CITVR est incertain. Photothèque | Le Courrier ©

L’avenir du CITVR est incertain. Photothèque | Le Courrier ©

L’avenir du CITVR est incertain. Photothèque | Le Courrier ©

Le ministre des Transports, Robert Poëti, souhaitait modifier en profondeur la structure actuelle du transport collectif dans la grande région de Montréal, et il vient de passer aux actes.

Le projet de loi 76 qu’il a déposé le 12 ­novembre et qui a été examiné en ­commission parlementaire les 25 et ­26 novembre propose non seulement ­l’abolition de l’Agence métropolitaine de Transport (AMT), comme il l’avait ­laissé présager au printemps, mais aussi celle des 13 conseils intermunicipaux de transports (CIT), dont celui de la Vallée du Richelieu (CITVR), auquel appartient Saint-Hyacinthe.

Voilà qui est bien différent de ce qui avait filtré de son projet en avril 2015. La Presse avait alors fait état de la ­création de deux structures. La première, ­l’Autorité régionale de transport ­métropolitain (ART), devait remplacer l’AMT et relever de la Communauté ­métropolitaine de Montréal (CMM), et c’est bien ce qui est proposé.

Mais la seconde – le Réseau de transport métropolitain (RTM) -, devait regrouper les 13 CIT existants. Au lieu de cela, on assistera à la disparition pure et simple des CIT, puisqu’ils ne sont ­mentionnés nulle part dans le projet de loi. Ce projet abroge d’ailleurs les lois sur l’AMT et les CIT, pour créer celles sur l’ART et le RTM.

« Nous sommes extrêmement préoccupés par tout ça parce que le CITVR, c’est un service de proximité, proche des gens; on connaît notre monde. Ces changements-là, c’est quelque chose qui vient d’en haut et qui ne fait pas notre affaire, c’est clair », a commenté le maire de Saint-Hyacinthe, Claude Corbeil.

Fait inusité, trois des huit membres du CITVR, la ville de Saint-Hyacinthe et les municipalités de Sainte-Madeleine et Sainte-Marie-Madeleine, ne sont pas mentionnés dans le projet de loi comme faisant partie des municipalités qui ­appartiendront au nouveau RTM. Ce sont celles des couronnes nord et sud de ­Montréal, cette dernière zone excluant la région de Saint-Hyacinthe.

À ce propos, la présidente du CITVR et mairesse de Beloeil, Diane Lavoie, signale que les contrats avec les transporteurs sont garantis pour les huit prochaines années, une information susceptible de rassurer quelque peu les Maskoutains. Mais pour elle, le fait que des membres du CITVR aient été oubliés confirme que la réforme du ministre Poëti est loin d’être parfaite.

« J’espère qu’ils ont une bonne idée de ce dans quoi ils s’embarquent. Nous, nous avons travaillé là-dessus durant tout l’été, mais le projet de loi ne reflète ­aucunement nos propositions. Encore une fois, nous sommes mis de côté dans les décisions (…). Quelques fonctionnaires ne semblent pas du tout conscients du nombre d’usagers. Avec le comité de transition, ils se donnent un an pour tout mettre en place : bonne chance! », s’inquiète Mme Lavoie, qui est aussi présidente de l’Association québécoise de transport intermunicipal et municipal (AQTIM).

Elle a expliqué que le gouvernement était en train d’instaurer un système à deux paliers. Toute la planification relèverait de l’Autorité régionale de transport métropolitain, l’ART, tandis que le RTM ne s’occuperait, en gros, que des opérations.

« Nous allons demeurer très attentifs, nous allons suivre ça de près », promet Diane Lavoie.

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