19 mai 2016 - 00:00
Le Marathon de Saint-Hyacinthe (5)
Par: Le Courrier
À partir de 1964, Le Courrier de Saint-Hyacinthe offre un trophée à l’équipe qui obtient les meilleurs résultats lors de la course. Ici, Gérard Côté prend la pose avec son ami Denis Chartier, éditeur du Courrier. Coll. Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH380.

À partir de 1964, Le Courrier de Saint-Hyacinthe offre un trophée à l’équipe qui obtient les meilleurs résultats lors de la course. Ici, Gérard Côté prend la pose avec son ami Denis Chartier, éditeur du Courrier. Coll. Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH380.

À partir de 1964, Le Courrier de Saint-Hyacinthe offre un trophée à l’équipe qui obtient les meilleurs résultats lors de la course. Ici, Gérard Côté prend la pose avec son ami Denis Chartier, éditeur du Courrier. Coll. Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH380.

À partir de 1964, Le Courrier de Saint-Hyacinthe offre un trophée à l’équipe qui obtient les meilleurs résultats lors de la course. Ici, Gérard Côté prend la pose avec son ami Denis Chartier, éditeur du Courrier. Coll. Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH380.

Lors des précédents articles, nous avons vu que le Marathon de Saint-Hyacinthe était disputé en raquettes de 1947 à 1949. Par la suite, en 1950, il s’agissait d’une épreuve de 16 kilomètres à pied. Puis, de 1951 à 1956, les participants devaient franchir la distance de 19,2 km ou 12 milles.

Mais en 1957, l’organisateur de la course apporte des changements significatifs afin de réaliser son ambition de faire du Marathon de Saint-Hyacinthe une épreuve d’envergure. Désormais, la course sera de 42,2 km, soit la distance règlementaire d’un marathon complet.

Mais quels sont les éléments qui motivent Gérard Côté à procéder à ce changement drastique? D’abord, il faut comprendre que le vétéran coureur a pris sa retraite de la course à pied en 1956. Lors de ses dernières années de carrière, il continue à présenter des épreuves de 19,2 km, car il est plus facile de courir cette distance (cela requiert moins de temps d’entrainement) et il veut courir devant les siens. Ensuite, il veut distinguer l’épreuve maskoutaine de celle du parc La Fontaine, à Montréal, où l’on présente également une course de 19,2 km. Enfin, depuis la fin des années 1940, il est toujours à la recherche du coureur canadien-français qui serait en mesure de le remplacer dans les grandes épreuves comme les marathons de Boston et de Yonkers.

La période marathon (1957-1967)

Au cours de la période 1957-1967, la course maskoutaine est donc un marathon complet. Pour être en mesure de courir une telle distance, il faut que l’athlète s’adonne à un fort volume d’entraînement. À cette époque, les courses sur route attirent un petit nombre de coureurs et on est loin des milliers de coureurs qui prennent part au Marathon de Montréal dans les années 1980. Ainsi, la participation à des marathons est embryonnaire : une moyenne de 36 coureurs participent à l’épreuve maskoutaine au cours de la ­période. À titre comparatif, la moyenne de coureurs au marathon de Boston entre 1957 et 1964 est de 206 coureurs. Pour Saint-Hyacinthe elle est de 31,6. En extrapolant ces chiffres pour 2016, nous pouvons conclure que si le Marathon de Saint-Hyacinthe avait lieu cette année, plus de 4217 coureurs auraient pris part à l’épreuve!

Regardons maintenant le niveau de performance. Entre 1957 et 1967, tous les gagnants du marathon de Boston ­remportent l’épreuve en terminant sous les 2 h 21 m, tandis qu’à Saint-Hyacinthe, on court sous les 2 h 30 m à quatre reprises. En 1966, à Saint-Hyacinthe, la victoire est acquise avec une marque de 2 h 19 m 24 s, tandis qu’à Boston, le gagnant, le Japonais K. Kimihara, franchit la ligne d’arrivée en 2 h 17 m 11 s.

Ainsi, malgré un nombre restreint de participants, le niveau de compétition est tout de même élevé. Il faut dire qu’au cours de ces années, le championnat canadien de la distance se déroule dans les rues de notre ville à cinq reprises : 1957, 1961, 1962, 1963 et 1965. Le 21 août 1958, le rédacteur du Clairon annonce l’envergure de l’épreuve maskoutaine : « C’est en effet la première fois qu’une épreuve de course à pied obtient une sanction conjointe des unions athlétiques canadienne et américaine dans les cadres amateurs ».

Les coureurs qui prennent part au Marathon de Saint-Hyacinthe proviennent d’un peu partout au Canada et même des États-Unis. D’ailleurs, John J. Kelley, le vainqueur du marathon de Boston en 1957, remporte le Marathon de Saint-Hyacinthe en 1958 et 1961. John D. Booras, son confrère au sein de la Boston Athletic Association, signe également une victoire à Saint-Hyacinthe en 1965. Ron Wallingford, un athlète d’Hamilton, demeure celui qui détient le plus grand nombre de victoires à Saint-Hyacinthe. Il se signale en 1964, 1966 et 1967. En 1966, il inscrit le record de la distance avec un temps de 2 h 19 m 24 s.

Pour assurer la sécurité des coureurs et pour donner une meilleure visibilité aux spectateurs, Gérard change le parcours du marathon à quelques reprises. De 1957 à 1959, le départ est donné à Granby et l’arrivée se déroule à Saint-Hyacinthe. Puis, en 1960, les coureurs partent de Saint-Hyacinthe, passent par Saint-Dominique et Saint-Pie et reviennent au parc Dessaulles. De 1961 à 1965, les marathoniens doivent parcourir une grande boucle à quatre reprises : centre-ville de Saint-Hyacinthe, Sainte-Rosalie, Saint-Joseph, La Providence et retour au parc Dessaulles. Finalement, en 1966 et 1967, le parcours est moins long : centre-ville, rue Saint-Louis, rue Centrale, rue Saint-Pierre, pont Barsalou et retour au parc Dessaulles. Avec un trajet plus court, les spectateurs peuvent voir les coureurs à huit reprises.

D’autres changements surviendront au cours des années suivantes. À suivre…

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