29 mars 2018 - 00:00
Passage à niveau Grand Rang
Le milieu agricole fermement opposé à son démantèlement
Par: Jean-Luc Lorry
André Mousseau, président du syndicat de l’UPA de la Vallée Maskoutaine, pointe du doigt la Ville de Saint-Hyacinthe concernant la décision de démanteler le passage à niveau Grand Rang.   Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

André Mousseau, président du syndicat de l’UPA de la Vallée Maskoutaine, pointe du doigt la Ville de Saint-Hyacinthe concernant la décision de démanteler le passage à niveau Grand Rang. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

André Mousseau, président du syndicat de l’UPA de la Vallée Maskoutaine, pointe du doigt la Ville de Saint-Hyacinthe concernant la décision de démanteler le passage à niveau Grand Rang.   Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

André Mousseau, président du syndicat de l’UPA de la Vallée Maskoutaine, pointe du doigt la Ville de Saint-Hyacinthe concernant la décision de démanteler le passage à niveau Grand Rang. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Le projet de démanteler le passage à niveau situé sur le Grand Rang - qui aura pour conséquence la création de deux culs-de-sac - ne passe pas auprès du milieu agricole, a constaté LE COURRIER.


« Ce passage nous est extrêmement utile. Je trouverais cela extrêmement malheureux que cela vire au cul-de-sac », indique Christian Overbeek, dont l’entreprise agricole est située sur le Grand Rang. 

Le démantèlement du passage à niveau Grand Rang s’inscrit dans le cadre des travaux de construction en cours du futur tunnel Casavant. Son retrait devrait se faire à la fin de l’année 2019. 

« Je dois travailler des deux côtés du passage à niveau et je ne suis pas le seul. Des producteurs agricoles de Saint-Pie, Saint-Damase et Sainte-Madeleine empruntent ce chemin pour effectuer des travaux agricoles au nord de la ville », mentionne M. Overbeek.

« Nous sommes pour le développement routier bien réfléchi. Aujourd’hui, on vient malheureusement de faire un pas en arrière. Je pense qu’il y a encore une réflexion à faire dans ce dossier. J’espère que la décision finale n’est pas arrêtée », poursuit-il.

Laurent Leblanc exploite une ferme située sur le boulevard Laframboise et possède plus de 200 hectares dans le secteur La Providence.

« Le Grand Rang est une voie incontournable pour le milieu agricole. Le démantèlement du passage à niveau va nuire énormément aux agriculteurs », considère M. Leblanc. 

Entre la Ville et le Canadien National (CN), on se renvoit la balle sur l’origine de cette décision qui, semble-t-il, ferait l’objet d’une entente conclue entre la municipalité et l’entreprise ferroviaire.

Le directeur général de la Ville, Louis Bilodeau, a décliné notre demande d’entrevue sur le sujet.

Dans la mire de l’UPA

Selon l’Union des producteurs agricoles (UPA), cette décision controversée incombe à la Ville de Saint-Hyacinthe. 

« Ce n’est pas le CN qui demande le démantèlement du passage à niveau Grand Rang, mais la Ville. La municipalité veut créer une impasse sur le Grand Rang pour pouvoir prolonger une rue et ainsi agrandir son parc industriel », estime André Mousseau, serriculteur et président du syndicat de l’UPA de la Vallée Maskoutaine, en entrevue au COURRIER. 

Pour remédier aux désagréments qu’occasionnera la future impasse du Grand Rang, la Ville compte prolonger la rue Charles-Gilbert située dans le parc industriel Olivier-Chalifoux. 

« Pour le milieu agricole, il est inconcevable de créer deux culs-de-sac. C’est un manque total de vision de la Ville de Saint-Hyacinthe. Il n’y a rien qui l’oblige à démanteler ce passage à niveau », déplore Christian St-Jacques, président de la Fédération de l’UPA de la Montérégie.

Avant de sortir les pelles mécaniques, la Ville devra préalablement obtenir le feu vert de la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ) pour pouvoir modifier le zonage de cette terre agricole.

« À l’UPA, nous allons veiller à ce que la Ville reçoive une réponse négative de la CPTAQ », prévient le président régional du puissant syndicat agricole.

Selon André Mousseau, la création de deux culs-de-sac provoquera un « détour inutile ». « Je pense que ce sera aussi aux citoyens du secteur Douville de réagir puisqu’on va leur couper un accès direct à l’autoroute 20 », souligne-t-il.

Christian St-Jacques s’interroge également sur la faisabilité d’emprunter le futur tunnel Casavant avec de la machinerie agricole aux dimensions souvent hors des normes habituelles. En 2016, le ministère des Transports du Québec avait chiffré à 5900 le nombre de véhicules qui circulent quotidiennement sur le Grand Rang. Ce décompte avait été effectué pendant la fermeture du pont Bouchard. 

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