1 août 2013 - 00:00
Un viaduc pour éliminer le croisement de l'autoroute et de la voie ferrée?
Le MTQ refuse; la Ville insiste
Par: Le Courrier
Les élus municipaux maskoutains adopteront, le lundi 5 août, une résolution enjoignant le ministère des Transports du Québec à reconsidérer son refus de mettre fin à une situation unique au Canada : le croisement d'une autoroute et d'un chemin de fer.

Chaque année, jusqu’à 10 000 wagons de grains, de produits d’alimentation animale, mais aussi de potasse, d’huiles usagées et de gaz propane traversent ainsi la Transcanadienne sur les rails du Canadien National (CN), à quelques mètres de la sortie 130, au beau milieu des véhicules. Ce nombre de wagons sera d’ailleurs révisé à la hausse au cours des prochaines années, en raison de l’expansion des services des entreprises qui sont desservies par la voie ferrée.

En 2011, puis en 2012, la Ville de Saint-Hyacinthe avait sensibilisé le MTQ à ce chevauchement étonnant, espérant que le Ministère profite de la reconstruction du viaduc Laframboise prévue en 2014 pour remédier à la situation.« Après une étude menée par un consultant du Ministère, on nous a informés que la question ne serait pas considérée, principalement en raison de la complexité d’un tel projet et des coûts, évalués à plusieurs dizaines de millions de dollars », a expliqué le directeur général de la Ville de Saint-Hyacinthe, Louis Bilodeau. Devant la hausse anticipée du volume de ses propres marchandises à transporter sur ce tronçon de rails, la Coop fédérée a toutefois décidé d’interpeller à son tour le MTQ l’an dernier. « Elle a reçu une lettre qui réitérait le refus du Ministère. C’était à la vieille de la tragédie de Lac-Mégantc », a laissé tomber M. Bilodeau. Or depuis, tous les yeux sont tournés vers la sécurité ferroviaire et le conseil municipal entend bien profiter de cette fenêtre pour remettre le dossier à l’agenda politique, d’autant plus que des matières dangereuses circulent désormais sur les rails qui traversent la voie rapide. « Ce n’est pas un dossier qui peu être évacué. La situation est unique et elle est préoccupante. Nous avons sonné l’alarme bien avant l’accident tragique qui a secoué tout le Québec. Oui, le projet est compliqué et coûteux, mais 80 M$ ou 100 M$ comparés aux coûts associés à l’événement de Lac-Mégantic et à la perte de vies humaines, qui n’ont pas de prix, ça donne matière à réflexion », a souligné Louis Bilodeau. Selon lui, l’aménagement d’une traverse à étagement pour le train est rendu compliqué par la position des rails à l’intérieur du cadre bâti de la Ville et des rampes d’accès à l’autoroute.Pour l’heure, le CN n’a pas pris part aux discussions qui ont eu lieu entre la Ville, les entreprises et le Ministère.

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