4 janvier 2018 - 00:00
Le phénomène météo pourrait-il se répéter?
Par: Maxime Prévost Durand
Durant la crise du verglas, pas moins de 90 mm de pluie verglaçante étaient tombés en cinq jours.  Photothèque | Le Courrier ©

Durant la crise du verglas, pas moins de 90 mm de pluie verglaçante étaient tombés en cinq jours. Photothèque | Le Courrier ©

Durant la crise du verglas, pas moins de 90 mm de pluie verglaçante étaient tombés en cinq jours.  Photothèque | Le Courrier ©

Durant la crise du verglas, pas moins de 90 mm de pluie verglaçante étaient tombés en cinq jours. Photothèque | Le Courrier ©

Il y a 20 ans, la plus importante crise reliée au verglas qu’a connue le Québec frappait de plein fouet Saint-Hyacinthe. En seulement cinq jours, plus de 90 mm de pluie verglaçante étaient tombés, faisant sombrer dans le noir toute la région pendant plus ou moins un mois selon le secteur. Depuis cet épisode marquant de janvier 1998, une question demeure : le phénomène météo pourrait-il se répéter?


« J’espère que non, mais on ne sait jamais, soutient prudemment le chroniqueur météo Michel Morissette. Ce n’est pas d’hier qu’il y a du verglas. Il y en a toujours eu. »
La crise du verglas avait frappé l’imaginaire des gens et amené un climat d’appréhension chaque fois que le mot pluie verglaçante était prononcé par les météorologues. Heureusement, jamais des précipitations d’une telle envergure ne se sont reproduites.
« C’était vraiment une situation spéciale, se souvient le propriétaire de la Station climatologique La Providence. On avait eu quatre dépressions une après l’autre qui arrivaient des États-Unis. La dernière avait fait sortir l’air chaud de l’altitude, ce qui avait donné le verglas. »
Depuis 1998, une seule panne électrique importante a été observée par un temps de verglas, selon les relevés de M. Morissette. « Le 26 décembre 2005, c’est la dernière fois qu’il y a eu une longue panne de courant [causée par le verglas] à Saint-Hyacinthe. Ça avait duré au moins 12 heures. La Ville pensait même ouvrir des centres d’hébergement », affirme-t-il.
L’ampleur des précipitations avait toutefois été bien moindre. « Il n’y avait pas eu tant de pluie verglaçante, mais le vent faisait en sorte que des fils sur la ligne de Sainte-Rosalie s’entrecroisaient et ça faisait des flashs, poursuit-il. Hydro-Québec avait décidé de couper le courant tant qu’il n’arrêterait pas de venter. Depuis, ils ont réglé le problème en mettant des « X » pour ne pas que les fils se touchent. »
Depuis les années 1970, Hydro-Québec met de l’avant un programme de glacimètre qui permet de mesurer l’impact du verglas sur les équipements électriques selon les quantités enregistrées. Ce programme a notamment permis d’identifier la vallée du Richelieu, de même que la vallée du Saint-Laurent, comme des zones à haut risque.
« Pour avoir des problèmes de courant importants, ça prend une quinzaine de millimètres de pluie verglaçante », fait observer M. Morissette, qui s’est joint au programme de glacimètre il y a six ans.
En tenant compte de cette donnée, on comprend mieux l’ampleur de la crise qui a plongé les Maskoutains dans la noirceur. Lors de la première journée de verglas, le 5 janvier 1998, Saint-Hyacinthe avait reçu 15 mm de pluie verglaçante. Le lendemain, un autre 27 mm de pluie verglaçante s’était ajouté. Après une journée plus tranquille le 7 janvier, avec seulement 3 mm de précipitation, la tempête avait repris de plus belle le 8 janvier avec 35 mm pour se terminer le 9 janvier avec 12 mm.
À titre comparatif, Saint-Hyacinthe a reçu une vingtaine de millimètres de pluie verglaçante durant tout l’hiver 2016-17. La plus importante précipitation avait été enregistrée le 26 décembre alors que 10 mm de verglas étaient tombés.

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