Président et propriétaire d’Aéro Teknic, une compagnie d’entretien et de modification d’aéronefs située à Saint-Hubert, Pascal Gosselin était l’un des membres du conseil d’administration de l’Association québécoise du transport aérien.
Il a fait ses études secondaires à l’école secondaire Fadette et à la Polyvalente Hyacinthe-Delorme, mais n’habitait plus la région maskoutaine depuis plus de 20 ans.
Informaticien de formation, M. Gosselin avait d’abord entamé une fructueuse carrière dans le domaine de l’informatique et des télécommunications, notamment en cofondant Communications Accessibles Montreal, premier service public d’accès à Internet dans la province, en plus de fonder le fournisseur Mlink quelques années plus tard.
Le père de trois enfants s’est ensuite tourné vers son autre passion, l’aviation. Il a commencé à piloter en 1993 et était détenteur d’une licence de pilote de ligne depuis 2010.
« C’était quelqu’un de très compétent dans le milieu. Il comptait plus de 2 500 heures de vol, c’était un pilote chevronné », a témoigné Michel Pascal, président d’Axair Aviation, une compagnie maskoutaine faisant affaire avec Aéro Teknic pour la maintenance technique de ses appareils.
« C’est grâce à lui si j’ai acheté monpremier avion, a poursuivi M. Pascal lorsque contacté par LE COURRIER. Il était un ami, un conseiller. »
Des conditions difficiles
Les conditions météorologiques étaient particulièrement difficiles aux Îles-de-la-Madeleine mardi au moment du tragique accident. Alors que les grandes compagnies comme Air Canada annulaient leurs vols vers cette destination, l’avion privé piloté par Pascal Gosselin s’est envolé à partir de Saint-Hubert en matinée.
Aux commandes d’un Mitsubishi MU-2B, il avait à son bord, en plus du copilote Fabrice Labourel, le chroniqueur politique Jean Lapierre et quatre membres de sa famille, qui se rendaient aux Îles-de-la-Madeleine pour les funérailles du patriarche de la famille Lapierre. Personne n’a survécu.
Lors de vols privés, la décision revient au pilote de juger si les conditions sont acceptables ou non, contrairement aux compagnies aériennes qui possèdent des critères de limitation de vol.
Rejoint par LE COURRIER, Gabriel Chartier, directeur de l’aéroport de Saint-Hyacinthe, estime que « les conditions n’avaient rien pour les aider. Il aurait été mieux de ne pas y aller ». Il se demande par ailleurs si le facteur émotif relié à la situation particulière au sein de la famille Lapierre n’aurait pas pu jouer dans la balance.
Michel Pascal est quant à lui « convaincu qu’il ne s’agit pas d’une erreur de pilotage ».
Le Bureau de la sécurité des transports du Canada s’est rendu sur les lieux de la tragédie mercredi pour lancer son enquête afin de mieux comprendre les circonstances de l’écrasement.