24 avril 2014 - 00:00
Le ras-le-bol du Dr Dodaro
Par: Martin Bourassa

Il y a près de 15 ans qu’un médecin de l’Hôpital Honoré-Mercier n’avait pas téléphoné au COURRIER pour dénoncer une situation.

C’est bien pour dire à quel point les médecins ont dorénavant une fidélité et une loyauté à toute épreuve envers leur employeur. Ce n’est pas un signe de progrès si vous voulez mon avis quand les intérêts « corporatifs » passent avant les intérêts des malades. C’est vous dire ma surprise quand le docteur Jocelyn Dodaro a pris l’initiative de téléphoner au COURRIER pour confier ses inquiétudes.Au diable les représailles et les remontrances de son employeur. Il a livré le fond de sa pensée et son ras-le-bol devant la situation qui prévaut à l’urgence. Une urgence trop petite et mal organisée qui complique le travail du personnel médical et compromet la guérison et la santé des patients. « Nous acceptons mal de devoir travailler dans une urgence désuète. Il y a beaucoup d’infirmières qui ont l’impression de ne pas avoir bien fait leur travail. Elles ont l’impression de botcher. Certains médecins sont parfois inquiets lorsqu’ils laissent partir leur patient. Ils auraient aimé les garder plus longtemps, mais ce n’est pas possible. » Ces déclarations du chef de l’urgence ne sont pas banales. Il fallait avoir du cran, ou bien être totalement écoeuré, pour le dire haut et fort. Je soupçonne un mélange des deux et le Dr Dodaro mérite toute notre considération. J’aurais aimé que la directrice générale du CSSSRY ou encore le président du conseil d’administration prennent le téléphone pour me dire qu’ils appuient cette initiative du bon docteur et qu’ils partagent eux aussi ses inquiétudes. J’attends encore. Tout comme les malades qui s’entassent à l’urgence sans trop comprendre pourquoi les délais s’allongent, pourquoi il n’y a pas plus de médecins pour les soigner ou pourquoi ils doivent patienter dans des conditions plus ou moins précaires. Ces gens prennent leur mal en patience et n’ont pas les moyens de rouspéter. Pas plus tard qu’il y a deux semaines, j’y étais dans cette salle d’urgence et j’y ai vu des choses assez incompréhensibles, voire inadmissibles durant ce long séjour forcé de huit heures. Moi aussi, j’ai eu envie de hurler ma rage et de téléphoner au COURRIER.Content que le Dr Dodaro l’ait fait. N’hésitez pas à rappeler surtout.

M.B.

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