24 avril 2014 - 00:00
Le référendum
Par: Martin Bourassa

Le dossier du prolongement des égouts vers le boulevard Laframboise dans le district Saint-Thomas-d’Aquin n’en finit plus de faire mal paraître l’administration municipale de la Ville de Saint-Hyacinthe.

Disons qu’elle a fait preuve jusqu’ici d’une improvisation crasse, changeant de position au gré du vent et des protestations populaires.Après avoir fait miroiter le prolongement logique et souhaitable du réseau, elle a enterré le projet une première fois en 2006, puis à nouveau en 2012, avant de le relancer de plus belle tout récemment. Sauf qu’en arguant que le réseau n’allait jamais être complété dans ce secteur, la Ville avait incité des citoyens à se doter d’installations septiques conformes. Certains ont fini par le faire pendant que d’autres ont défié l’administration. Et comme la Ville vient finalement de relancer le projet, ceux qui ont investi pour rendre leur système conforme voient poindre une autre facture salée. On pénalise donc ceux qui se sont conformés à la volonté municipale et on récompense ceux qui se sont bien sagement assis sur leurs installations désuètes.Ces derniers n’auront donc pas à payer deux fois pour profiter du réseau en devenir.On peut facilement comprendre la colère des résidents concernés et qui se sont présentés ces dernières semaines au conseil municipal. Une frustration qui s’est manifestée par la signature du registre devant paver la voie au règlement d’emprunt de 1,5 M$ pour compléter le réseau d’égout, un projet légèrement supérieur à 2 M$.Pas moins de 17 résidents ont dit non. C’est peu, mais suffisant à la fois, car il en fallait 16 pour bloquer le projet, du moins temporairement. Mardi soir, le conseil a annoncé son intention de faire trancher le débat par référendum. C’est la première fois depuis les fameuses défusions municipales que cette procédure exceptionnelle sera appliquée à Saint-Hyacinthe. Il n’y a pas eu de référendum dans le fameux dossier du tunnel du boulevard Casavant et encore moins dans le dossier de la Métairie. Mais il y en aura un pour la question des égouts de Saint-Thomas. Incroyable.Ce référendum se tiendra le 15 juin dans le secteur concerné qui regroupe grosso modo environ 125 électeurs habiles à voter. Les deux clans auront donc quelques semaines pour s’organiser et pour faire sortir le vote comme on dit.Mais pour l’essentiel, on se dirige vers une conclusion qui laissera des traces.Une conclusion que l’on aurait peut-être pu éviter si la Ville s’était branchée quand il était temps au lieu de branler dans le manche comme elle l’a fait si longtemps.Des gens qui sont contre ce projet aujourd’hui lui étaient pourtant favorables il y a cinq ou six ans. Peut-on leur en vouloir de ne pas avoir envie de payer deux fois pour des travaux de même nature dans un intervalle si rapproché? Pas vraiment.Le référendum du 15 juin arrive 10 ans trop tard. C’est à ce moment qu’il aurait fallu un peu de courage politique pour pousser ou imposer un projet qui de toute façon n’aurait jamais fait l’unanimité. Des élus et des cadres devront peut-être faire un examen de conscience pour comprendre comment on en est arrivé à un tel résultat.

image