24 septembre 2020 - 14:16
Dossier Exceldor
Le seul terrain, vraiment?
Par: Rémi Léonard
Plusieurs maires de la région en compagnie du premier ministre François Legault et de la députée Chantal Soucy, lors d’une rencontre tenue en août dernier où l’un des sujets de discussion a été le dossier Exceldor. Photo Facebook | Chantal Soucy

Plusieurs maires de la région en compagnie du premier ministre François Legault et de la députée Chantal Soucy, lors d’une rencontre tenue en août dernier où l’un des sujets de discussion a été le dossier Exceldor. Photo Facebook | Chantal Soucy

Même si la MRC des Maskoutains soutenait ce mois-ci que le « seul terrain où il est possible d’implanter l’usine [d’Exceldor] » sur son territoire est celui actuellement étudié par la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) en bordure de l’avenue Pinard, à Saint-Hyacinthe, elle ne réussit même pas à convaincre tous les maires de la région.

Christian Martin, de Saint-Damase, et Mario St-Pierre, de Saint-Pie, persistent en effet à voir leur municipalité comme une option envisageable pour ce projet, ne serait-ce qu’en termes de second choix. C’est d’ailleurs ce qu’ils avaient partagé au COURRIER plus tôt cet été lorsque l’orientation préliminaire défavorable de la CPTAQ avait été dévoilée. La dernière sortie de la préfet Francine Morin, le 9 septembre, où l’unanimité du conseil des maires a été mise de l’avant, aurait pu laisser croire que ces derniers avaient changé de position, mais il n’en est rien, ont à nouveau confirmé les deux maires.

« Ça dépend évidemment de la volonté d’Exceldor, mais on reste toujours ouverts à s’asseoir avec eux », a réitéré M. Martin. Il comprend bien que la coopérative est très concentrée pour l’instant sur son option à Saint-Hyacinthe, un projet qu’il continue d’ailleurs d’appuyer. Toutefois, si jamais la CPTAQ venait à rendre ce plan A impossible, M. Martin assure que sa porte demeurerait ouverte.

Quant à l’argument principal de la MRC pour écarter toutes les municipalités rurales, soit la capacité d’alimentation en eau potable et de traitement des eaux usées, il reconnaît que c’est peut-être vrai aujourd’hui, mais que des solutions en collaboration avec l’entreprise sont toujours envisageables. « Il y a toujours moyen de moyenner », a illustré M. Martin.

Saint-Pie persiste et signe

De son côté, le maire St-Pierre ne cache même plus son irritation devant les « critiques gratuites » formulées par la MRC afin d’écarter toute municipalité hormis Saint-Hyacinthe. Gratuites, et même non fondées, argumente-t-il maintenant avec une nouvelle étude en main. Après avoir mandaté la firme Tetra Tech pour vérifier la capacité de production de son usine de filtration, le maire de Saint-Pie affirme aujourd’hui qu’elle est suffisante pour alimenter une nouvelle usine, moyennant certains ajustements. Une nouvelle information qui vient contredire certaines affirmations faites devant la CPTAQ.

Assumant totalement sa dissension envers la MRC, M. St-Pierre a aussi affirmé qu’il a trouvé « maladroit » de sa part de vanter le terrain de Saint-Hyacinthe en discréditant les autres. Les deux maires ont d’ailleurs admis avoir appris le contenu de la déclaration de la préfet en même temps qu’elle la lisait en conférence de presse.

M. St-Pierre persiste donc à proposer un terrain de 20 hectares en bordure de la route 235, situé entre le centre de tri DDI et la piste de course Sanair. Placé sur le roc, selon le maire, l’avantage principal du terrain demeure néanmoins qu’il est situé en zone blanche (non agricole), ce qui constitue un obstacle de taille en moins, comme le démontre le déroulement du dossier actuel. Il tient d’ailleurs à protéger les terres agricoles de la région. Après tout, « avant de mettre les poulets sur la chaîne de montage, il faut bien les nourrir », illustre M. St-Pierre.

Comme son collègue de Saint-Damase, il reconnaît néanmoins que sa municipalité n’est pas du tout « dans les cartons d’Exceldor » pour l’instant, mais il se dit tellement convaincu du potentiel de son emplacement qu’il entend amorcer un changement de zonage pour faire passer l’usage à cet endroit de récréotouristique à industriel. Et si ce n’est finalement pas pour Exceldor, ce pourrait bien être pour une tout autre entreprise, a-t-il évoqué. L’objectif commun des élus locaux devrait être de favoriser le développement économique de toute la région, a-t-il aussi lancé.

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