7 août 2014 - 00:00
Hôtel des Seigneurs
Le syndicat jette l’éponge
Par: Jean-Luc Lorry
La démolition de l’ancienne partie de l’Hôtel des Seigneurs a débuté à la fin juin. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La démolition de l’ancienne partie de l’Hôtel des Seigneurs a débuté à la fin juin. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La démolition de l’ancienne partie de l’Hôtel des Seigneurs a débuté à la fin juin. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La démolition de l’ancienne partie de l’Hôtel des Seigneurs a débuté à la fin juin. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Robin St-Pierre, président du syndicat (CSN) des travailleurs de l’Hôtel des  Seigneurs. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Robin St-Pierre, président du syndicat (CSN) des travailleurs de l’Hôtel des Seigneurs. Photo François Larivière | Le Courrier ©

À l’image de ce qu’il reste de l’ancienne partie de l’Hôtel des Seigneurs en cours de démolition, les espoirs des employés syndiqués de retourner un jour travailler dans le complexe hôtelier se sont effondrés.

Lors d’une assemblée générale tenue le mercredi 30 juillet, une centaine d’employés syndiqués en grève depuis 21 mois ont rejeté à 90 %, par scrutin secret, la proposition finale de la famille Bibeau, propriétaire de l’ex-Hôtel des Seigneurs.

« Ce fut un choc lorsque nous avons pris connaissance du dépôt patronal », a indiqué Robin St-Pierre, président du syndicat local lors d’un point de presse tenu dans les locaux de la CSN à Saint-Hyacinthe.

Des 204 employés syndiqués, l’employeur se donnait la possibilité d’abolir 155 postes au profit de la sous-traitance. De plus, il ne voulait pas s’engager à conserver les 49 travailleurs restants affectés aux départements de la maintenance, de la réception et de l’hébergement.

La partie patronale proposait une convention collective d’une durée de 10 ans. Au chapitre des salaires, le propriétaire proposait un gel en 2015 et des augmentations progressives de 2,25 % (de 2016 à 2018), de 2,5 % (de 2019 à 2021) et de 2,75 % (2023 et 2024).

« En plus de la réduction des effectifs, l’employeur demandait une diminution de 10 % (2 % par année jusqu’à la sixième année) des avantages sociaux. Cela touchait le régime de retraite, les vacances et les assurances collectives », a précisé M. St-Pierre.

« En ce qui concerne le syndicat, c’est terminé. Il n’y aura pas de relance de notre part à ces conditions-là », a affirmé Michel Valiquette, trésorier et porte-parole du secteur de l’hôtellerie à la Fédération du commerce-CSN.

Robert Bibeau qui a fait l’acquisition à la fin mars du complexe hôtelier maskoutain avec son frère Marc et sa soeur Suzanne a participé à certaines des sept rencontres de négociation. Celui-ci est aussi copropriétaire des Centres d’achats Beauward qui possèdent les Galeries St-Hyacinthe.

« Lors des négociations, le propriétaire nous avait dit que son but premier était de construire une tour de bureaux de six étages. La relance de l’Hôtel des Seigneurs et de son centre des congrès passait en second », se remémore Robin St-Pierre.

Le plan de rénovation présenté verbalement par la partie patronale représentait un investissement compris entre 20 et 25 M$. Sur les 290 chambres que compte l’hôtel, 100 auraient été supprimées. La salle le Sommet située au dernier étage de la tour et d’autres petites salles du second étage auraient quant à elles été transformées en chambres.

La firme de relations publiques Sphère communication, qui représente la famille Bibeau, a adressé au COURRIER, par voie électronique, les commentaires de la partie patronale.

« L’entreprise est déçue du rejet de sa proposition. Elle comptait sur la possibilité que sa proposition, combinée à un investissement de quelque 20 millions de dollars, permettant de recréer entre 100 et 125 emplois, aurait obtenu l’assentiment des ex-employés tout en permettant un projet d’hôtel/congrès viable à long terme pour la région. L’entreprise prend acte de la décision des ex-employés et poursuivra dans les prochaines semaines ses travaux visant à valoriser économiquement le site. »

Même si le piquetage est maintenant chose du passé, les employés recevront pour encore quatre semaines leurs allocations hebdomadaires du Fonds de grève fixées à 245 $. Les représentants syndicaux se sont donné un mois pour mettre en place un comité de reclassement.

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