« La famille Bibeau avait mandaté un avocat pour la représenter et celui-ci a demandé que soient retirés tous les collants de grève aux abords du complexe hôtelier. Une condition préalable au dépôt du projet de relance des activités hôtelières et de congrès », indique en entrevue au COURRIER, Robin St-Pierre, président du syndicat (CSN) des employés de l’Hôtel des seigneurs.
Cette exigence de la partie patronale a mis une fin abrupte à la discussion. « On ne s’attendait jamais à une telle demande. Cela fait 20 mois que nous sommes en grève et la famille Bibeau doit se rappeler que c’est un hôtel en conflit de travail qu’elle a acheté. Ces collants sont nos moyens de pression et nous y avons droit », mentionne sur un ton amer, M. St-Pierre. Le dimanche 25 mai, le comité de négociation a tenu une assemblée générale rassemblant une centaine d’employés syndiqués qui se sont opposés à 98 % à la demande de l’employeur. « Nos membres sont mécontents de l’attitude du nouveau propriétaire. Cela fait deux mois que cela niaise et nous n’avons pas encore commencé à négocier », déplore le président local.Lors de l’acquisition du complexe hôtelier à la fin mars par l’homme d’affaires Marc Bibeau et deux membres de sa famille (son frère Robert et sa soeur Suzanne), ceux-ci avait laissé entrevoir par voie de communiqué, une possible relance des activités hôtelières et de congrès.À la suite de cette réaction de la partie syndicale, l’agence montréalaise de relations publiques, Sphère Communication qui représente la famille Bibeau nous a répondu que « la politique de l’entreprise est de ne commenter publiquement ni le contenu, ni le déroulement des négociations ».
Modifier le zonage?
Robin St-Pierre se tourne maintenant vers le maire de Saint-Hyacinthe, Claude Corbeil, et l’invite à s’inspirer du maire de Québec, Régis Labeaume, qui avait modifié le zonage pour protéger la vocation hôtelière du Concorde.
Le président du syndicat croit qu’en autorisant uniquement un usage hôtel et congrès sur le site de l’ex Hôtel des Seigneurs, la négociation pourrait reprendre entre les parties impliquées. Interrogé sur le sujet, le maire Corbeil préfère pour l’instant réserver ses commentaires. Le plan d’urbanisme actuel autorise la famille Bibeau à construire des espaces à bureaux et des commerces sur le terrain du complexe hôtelier.