27 février 2013 - 00:00
L’école publique à la rescousse du privé
Par: Martin Bourassa
La CSSH pourra profiter des gymnases du CAG, ce qui règle d'une façon inespérée ses problèmes récurrents de plateaux sportifs.

La CSSH pourra profiter des gymnases du CAG, ce qui règle d'une façon inespérée ses problèmes récurrents de plateaux sportifs.

La CSSH pourra profiter des gymnases du CAG, ce qui règle d'une façon inespérée ses problèmes récurrents de plateaux sportifs.

La CSSH pourra profiter des gymnases du CAG, ce qui règle d'une façon inespérée ses problèmes récurrents de plateaux sportifs.

Si en théorie le Collège Antoine-Girouard (CAG) cesse définitivement ses activités en juin, en pratique il n'est pas dit que les activités d'enseignement disparaîtront pour autant. Bien au contraire!

La Commission scolaire de Saint-Hyacinthe (CSSH) est bien décidée à prendre la relève dès septembre et à assurer la continuité de tous les programmes qui y sont actuellement offerts, dont le populaire volet hockey.

C’est du moins l’essentiel du plan B qui a été présenté sommairement aux parents, hier soir, lors d’une assemblée générale au CAG. Une fois le choc de la fermeture passé, c’est sur le plan de sauvetage que l’attention s’est portée.Ce plan préliminaire reste encore à être ficellé et détaillé, mais l’accord du Séminaire ne serait qu’une formalité. Il aurait accepté, en début de semaine, l’idée de s’engager auprès de la CSSH sur un bail de deux ans et une vente éventuelle des locaux.« C’est une solution gagnante pour tout le monde, reconnaît Caroline Dupré, nouvelle directrice générale de la CSSH. C’est une transition historique qui permettra avant tout aux élèves du CAG de poursuivre leurs études sans soucis. »Le scénario retenu permettrait ainsi aux élèves inscrits aux cinq niveaux d’enseignement secondaire du CAG et à leurs parents d’envisager une alternative rassurante et d’éviter de céder à la panique d’un transfert forcé.

Dénouement inespéré

« Au départ, nous avons tendu une perche à la Commission scolaire dans l’espoir de lui céder notre volet sport-études pour assurer la continuité du hockey et de la concession des Gaulois, en pensant à l’école Fadette accréditée pour le sport-études. Mais la Commission scolaire s’est retournée sur un 10 sous et s’est dite intéressée par la poursuite de toutes nos activités d’enseignement. C’est un dénouement inespéré dans les circonstances », admet Alain Rivard, président du conseil d’administration du Collège Antoine-Girouard.

Concrètement, on croit possible d’intégrer au secteur public toutes les activités actuelles du Collège, y compris le personnel enseignant et de soutien, syndiqués à la CSN. « La prochaine rentrée à Antoine-Girouard pourrait se faire avec les mêmes élèves et les mêmes enseignants, et ce, dans les mêmes locaux, mais pour environ 3 000 $ de moins pour les parents qui n’auraient plus de frais d’inscription à défrayer en évoluant au public. Tout resterait pareil, à part l’administration qui passerait du secteur privé au public. La continuité serait ainsi assurée », explique Dominique Lestage, directeur général du Collège Antoine-Girouard.Reste toutefois à savoir comment réagiront les parents concernés. Il reste à peine une journée pour trouver une solution de rechange du côté du privé où il faut s’inscrire avant le 1er mars. À Saint-Hyacinthe, certains pourraient vouloir se rabattre vers le Collège Saint-Maurice pour la clientèle féminine ou l’École secondaire Saint-Joseph pour la clientèle mixte.« Il semble y avoir des possibilités de part et d’autre, mais nous pensons que notre alternative pourra satisfaire bien des parents », poursuit M. Lestage.Ce dernier précise que c’est d’abord et avant tout avec l’idée de limiter les impacts négatifs sur le personnel et la clientèle du CAG que les décisions ont été prises.« Comme capitaine d’un navire en difficultés, la priorité était de me rendre à bon port pour permettre la poursuite des activités et en ce sens, nous avons pris une solution responsable, une solution gagnante pour tout le monde. La continuité de l’enseignement est assurée et la sauvegarde d’un certain patrimoine également. »

Un cadeau du ciel pour la CSSH

Du côté de la Commission scolaire de Saint-Hyacinthe, on devrait sans trop de mal y trouver son compte.

Outre la disparition d’une école privée et l’arrivée possible de centaines d’élèves et de nouveaux enseignants, la possibilité de profiter pleinement des installations sportives du CAG apparaît comme un cadeau du ciel.La nécessité d’aménager un gymnase et une palestre à l’école Fadette disparaît, tout comme la dépense inhérente estimée à quelques millions de dollars. Ce n’est pas deux plateaux sportifs supplémentaires auxquels aurait désormais accès la CSSH grâce à l’apport du pavillon Antoine-Girouard, mais bien cinq.La direction de la CSSH voit dans ce plan de relève la possibilité de répondre à des besoins pressants, sans toutefois y voir une vache à lait pour elle.« Il est utopique de penser que l’école publique pourrait absorber tous ces élèves du jour au lendemain dans les écoles existantes à Saint-Hyacinthe où il n’y a qu’environ 150 places de disponibles à la Polyvalente Hyacinthe-Delorme, mentionne Mme Dupré. Nous ne nous lancerons pas dans cette aventure à perte. Il faudra des conditions gagnantes pour nous assurer que ça se fasse à coût zéro. L’idée n’est pas de diminuer les services dans les autres écoles publiques pour voler au secours du privé. »La CSSH compte profiter de la fenêtre de deux ans pour repenser une fois de plus l’organisation de l’enseignement dans ses écoles secondaires. « Pour l’instant, on se concentre sur l’immédiat et à éteindre des feux, mais au cours des 24 prochains mois nous aurons l’opportunité d’approfondir nos réflexions à plusieurs niveaux pour éviter les dédoublements et revoir nos façons de faire. C’est un beau défi. »Ce défi est toutefois tributaire du choix immédiat des parents du CAG. On estime à environ 420 élèves le seuil assurant la rentabilité de l’opération pour la CSSH.Il faudra aussi compter sur la collaboration des commissions scolaires environnantes qui devront obligatoiremement accorder des dérogations aux élèves des territoires voisins qui souhaitent poursuivre leur formation dans une école publique d’une autre commission scolaire, en l’occurrence celle de Saint-Hyacinthe.Pas moins de 318 élèves du CAG relèvent présentement de la CS des Patriotes.

image