22 novembre 2012 - 00:00
Les bonnes causes
Par: Martin Bourassa

Si la question était assez banale, les réponses ont de quoi surprendre. À la question « sollicitation : y a-t-il trop de levées de fonds à Saint-Hyacinthe », près de 90 % des quelque 230 répondants ont répondu par l’affirmative.

Bien entendu, le sondage Internet du Courrier de Saint-Hyacinthe n’a aucune prétention scientifique. Ce n’est pas un sondage Léger Marketing.L’exercice n’en est pas moins pertinent. En tout cas, la réponse est sans équivoque et mérite d’être analysée quelques minutes, alors que se termine la collecte annuelle de Centraide et débute l’opération Grand Partage qui conduira à la traditionnelle Guignolée. Fidèle à mon habitude, je nage encore à contre-courant sur cette question. Non, je ne crois pas qu’il y ait trop de levées de fonds chez nous.Il y en a beaucoup, ça je ne peux le nier. Et je suis bien placé pour le savoir puisque tout ce qui ressemble de près ou de loin à une campagne de souscription, un souper-bénéfice, une partie d’huître ou de homards, un vins et fromages finit par se retrouver dans Le Courrier ou Le Clairon. Et je ne parle pas des sollicitations récurrentes et à grand déploiement qui sont supportées par Centraide, le Diocèse, la Société canadienne du cancer et les fondations de nos établissements de santé.Cela fait beaucoup de mains tendues, pour un nombre limité de portefeuilles.Des portefeuilles qui si je me fie au mien n’ont pas tellement tendance à déborder.Mais si solliciter est une chose, et même un art dans la mesure ou se démarquer du lot avec une activité inédite relève maintenant de l’exploit, donner en est une autre.Personne n’est obligé de donner, même si je conviens qu’il est souvent difficile pour une entreprise ou un individu de dire non. Toutes les causes se valent, mais elles n’ont pas la même résonnance chez chaque individu. Certains sont plus sensibles aux causes humanitaires, d’autres aux maladies ou à la pauvreté sous toutes ses formes.Dans le fond, le problème n’est pas tant l’abondance de campagnes de sollicitation que l’abondance des besoins qui sont sans cesse grandissants compte tenu des ressources disponibles. Le vrai drame serait surtout de se replier sur soi-même et de fermer les yeux ou les oreilles. Ou encore de penser que le don monétaire fait foi de tout.Le don de soi, de son temps et de ses talents peut être aussi gratifiant, sinon plus.

M.B.

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