« J’ai toujours inculqué à mes enfants la passion de la terre. Je voulais les aider à créer leur propre entreprise », mentionne Marco Casavant qui a fait le saut en agriculture en 1993.
Pressier à l’imprimerie Transcontinental de Saint-Hyacinthe, M. Casavant avait acheté une ferme quasi à l’abandon située dans un rang de Saint-Bernard-de-Michaudville et dont les bâtiments étaient vétustes. Dotée à l’origine d’une superficie cultivable de 47 hectares, Marco Casavant cultive aujourd’hui du maïs et du soya sur une surface de 341 hectares.« Mes fils souhaitaient se lancer en agriculture et élever des vaches. En octobre 2009, j’ai bâti avec l’aide d’amis une étable de 40 places », indique le dynamique entrepreneur.
Aide à la relève
Pour réussir à acheter un troupeau de vaches et du quota laitier, Kevin et Maxime Casavant ont pu compter sur des aides financières totalisant plus de 20 000 $.
En janvier, Kevin a reçu 10 000 $ dans le cadre de la Bourse d’aide à la relève agricole de la grande région de Saint-Hyacinthe lancée en 2008 par le CLD Les Maskoutains. La Fédération des producteurs de lait a octroyé aux frères Casavant 5 kg de quota pour une durée de cinq ans. Actuellement, un quota laitier représente un montant de 25 000 $. Ces précieuses aides en poches, ils ont dû débourser 300 000 $ pour acquérir 16 vaches et acheter 14 kg de quota. Pour amortir leur investissement, Kevin et Maxime ont décroché un contrat de traite représentant 60 vaches. Selon Marco Casavant, pour qu’une ferme laitière soit viable, cela nécessite au moins 25 kg de quota de matière grasse par vache par exploitant. « Personnellement, je trouve difficile de se lancer aujourd’hui en agriculture, mais pas impossible. Toutefois, je crois que le gouvernement devrait encourager davantage les jeunes de la relève », estime Kevin Casavant qui a étudié en production laitière à l’École professionnelle de Saint-Hyacinthe.
Moratoire sur la relève
Chez les Casavant, on déplore qu’une importante exploitation agricole est avantagée par sa taille pour acheter du quota au détriment de fermes de taille plus modeste.
« Lors d’une réunion organisée par la Fédération locale des producteurs de lait, on m’a répondu qu’il fallait instaurer un moratoire sur la relève en raison du manque de quota laitier disponible sur le marché », indique M. Casavant.« Je pense que la réglementation dans l’industrie laitière n’est pas adaptée pour ceux qui veulent démarrer une entreprise agricole. C’est David contre Goliath. »