16 février 2017 - 00:00
Les compteurs d’eau résidentiels ne font pas l’unanimité
Par: Le Courrier

Eau Secours!, la coalition québécoise pour une gestion responsable de l’eau, salue la décision du ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (MAMOT) d’assouplir les directives de la Stratégie québécoise d’économie d’eau potable à la suite des pressions de l’Union des municipalités du Québec (UMQ). 


La date limite du 1er septembre 2017 pour l’installation de compteurs d’eau par les municipalités qui n’ont pas atteint la cible réduction de 20 % de la consommation d’eau potable a en effet été reportée en septembre 2018, entre autres assouplissements. 

La Coalition Eau Secours! met en garde les municipalités québécoises contre l’acquisition de compteurs d’eau résidentiels. Ces compteurs leur sont faussement présentés par certaines entreprises comme une solution miracle pour les aider à réduire les coûts d’exploitation de leurs infrastructures et à atteindre leurs objectifs d’économie d’eau potable. 

Les citoyens et les citoyennes de toutes les municipalités du Québec assument déjà leur juste part du fardeau fiscal en matière de gestion de l’eau par le biais des taxes municipales, note Eau Secours! 

La tarification au compteur tient compte du volume d’eau consommé, alors que les coûts de la production, de la distribution et de l’entretien des infrastructures sont fixes, peu importe le volume d’eau impliqué. 

Une tarification au volume pour la population, dont la consommation est stable, est donc une mesure contre-productive, ajoute la coalition.

Les compteurs d’eau ne permettent pas de réelles économies d’eau par les ménages, comme l’explique Martine Chatelain, porte-parole de la Coalition Eau Secours! 

« Des études ont démontré que faire payer l’eau potable mène à une réduction des quantités consommées uniquement pour les consommateurs industriels et certains gros commerces, mais que ce raisonnement est tout à fait faux lorsqu’on l’applique à la population. Faire payer l’eau aux ménages selon la quantité utilisée serait aussi ridicule que de faire payer les trottoirs au nombre de pas effectués. L’eau est un bien commun, c’est un service qui doit demeurer accessible et public », affirme Mme Chatelain. 

En conséquence, la Coalition Eau Secours! invite donc les municipalités du Québec à développer un véritable plan d’action réfléchi et basé sur des mesures efficaces et équitables pour atteindre leurs objectifs d’économie d’eau. 

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