22 octobre 2020 - 13:38
Josée Ouimet dévoile le dernier tome de La faute des autres
« Les gens du peuple ont aussi leur histoire »
Par: Maxime Prévost Durand
La parution du tome « Les révoltes » marque la fin de la saga historique La faute des autres de l’auteure maskoutaine Josée Ouimet. Photo Julie Artacho

La parution du tome « Les révoltes » marque la fin de la saga historique La faute des autres de l’auteure maskoutaine Josée Ouimet. Photo Julie Artacho

Avec sa saga historique La faute des autres, dont le dernier tome, « Les révoltes », est paru cette semaine en librairie, l’auteure maskoutaine Josée Ouimet a voulu rendre hommage à l’humain et aux siens, qui ont inspiré ses personnages. À travers cette trilogie, elle espère que les lecteurs retiendront que « les gens du peuple ont aussi leur histoire ».

On connaîtra finalement quel destin attend le couple de Fernand et Henriette – marié par intérêt plutôt que par amour pour éviter la conscription au début de la Deuxième Guerre mondiale, rappelons-le. Maintenant qu’ils sont établis dans leur maison, à Saint-Pie, et qu’ils ont accueilli un troisième enfant, les deux personnages principaux ont tout pour être heureux, mais leur union bat de l’aile. Avec Fernand qui est très pris par ses engagements, notamment comme membre du regroupement secret de l’Ordre de Jacques-Cartier, Henriette se trouve bien esseulée à la maison. Et le souvenir de Ross Miles, cet artiste américain qu’elle avait croisé quelques années plus tôt et pour qui elle avait éprouvé une passion aussi surprenante qu’enivrante, la bouleverse toujours autant. Même que leurs routes se recroiseront, suscitant des émotions contradictoires chez la mère de famille.

Ce dernier tome ne porte pas le titre « Les révoltes » pour rien. « Les personnages vont vouloir casser la baraque », lance Josée Ouimet en entrevue avec LE COURRIER. À cette époque où la femme s’occupait surtout de la maison et des enfants, Henriette va vouloir faire sa place. Puis, Fernand sortira davantage de sa coquille, lui qui se montrait réservé jusque-là. « Il voulait changer les choses sans trop faire de vagues, mais là, il ne se retiendra plus », promet l’auteure.

La saveur historique du roman, situé au début des années 1950, met également en lumière la réalité du peuple de l’époque et les débuts de la Grande Noirceur. On se replonge dans une période où le spectre du communisme hante de plus en plus les esprits des catholiques du Québec, dans un contexte où la lutte pour défendre la religion et la langue française est à son plus fort. Des horreurs comme le trafic d’enfants orphelins y sont aussi montrés.

Bien que les personnages soient inspirés de sa propre famille, Josée Ouimet a remanié ses souvenirs pour que leurs actions soient fictives. « Ce n’est pas arrivé tel quel, indique-t-elle. […] Tout ce qui est réel, ce sont les informations qu’on y retrouve, comme au sujet du trafic d’enfants ou de lieux comme le Moulin des arts de Saint-Pie, qui a vraiment accueilli des peintres américains. »

Il était néanmoins important pour l’auteure de mettre de l’avant des scènes du quotidien, que tout un chacun aurait pu vivre à cette époque. « Quand quelque chose m’arrive à moi, c’est sûr que ça va arriver à d’autres aussi et c’est ce que je voulais montrer, dit-elle. J’aimerais surtout que les gens retiennent qu’ils n’ont pas à chercher ailleurs pour trouver de l’histoire. Il y en a plein, ici, de l’histoire. »

Même si « Les révoltes » marque la fin de cette saga, la deuxième écrite par l’auteure aux éditions Hurtubise, Josée Ouimet ne se laisse pas aller à la nostalgie. « Mettre le point final à une saga, j’adore ça », dit-elle. Avec l’expérience de la première, intitulée La marche des nuages, elle avoue que La faute des autres a coulé plus naturellement. Et elle se prépare déjà à dévoiler sa nouvelle saga, dont le titre sera Dans le secret des voutes et qui se déclinera en deux tomes, « Le trésor des Augustines » et « Les chemins inverses ». Leur parution est prévue en 2021.

En raison de la pandémie et des impacts redoutés dans les délais d’impression, Josée Ouimet a dû se soumettre à un marathon d’écriture cet été pour s’assurer que leur parution puisse avoir lieu comme prévu en 2021. « Je devais avoir remis le premier tome le 1er juillet et le deuxième le 1er octobre », explique Josée Ouimet, une mission qu’elle a remplie avec succès.

Pendant ce temps, son roman jeunesse Joseph-Armand Bombardier, paru en 2019, vient d’apparaître comme finaliste au Prix Roberval. Cet honneur, décerné par l’Université de la technologie de Compiègne, en France, récompense des œuvres de la francophonie consacrées à l’explication de la technologie. Quatre autres finalistes ont été sélectionnés dans la catégorie « jeunesse ».

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