15 mars 2018 - 00:00
Boissons sucrées alcoolisées
Les jeunes au cœur du débat
Par: Olivier Dénommée
Quelques boissons qui pourraient être définitivement retirées des dépanneurs et des épiceries si le projet de loi 170 est appliqué tel que proposé par le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Quelques boissons qui pourraient être définitivement retirées des dépanneurs et des épiceries si le projet de loi 170 est appliqué tel que proposé par le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Quelques boissons qui pourraient être définitivement retirées des dépanneurs et des épiceries si le projet de loi 170 est appliqué tel que proposé par le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Quelques boissons qui pourraient être définitivement retirées des dépanneurs et des épiceries si le projet de loi 170 est appliqué tel que proposé par le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Des interrogations quant aux boissons sucrées alcoolisées se faisaient déjà entendre avant le décès tragique d’Athena Gervais. Souvenons-nous de Four Loko, boisson similaire qui a été retirée des tablettes fin 2017.


Alain Gervais déplore la mise en marché de ces produits, visant spécifiquement les adolescents. « Les jeunes sont le public cible de ces produits : ils peuvent boire de l’alcool sans que ça goûte l’alcool! Et en plus, les canettes étaient juste à côté des bonbons! »

M. Gervais reconnaît que c’est dans la nature des adolescents de faire à leur tête et de chercher à avoir du plaisir comme des adultes en consommant de l’alcool, mais il s’agit selon lui d’un problème de culture. « Depuis son plus jeune âge, l’enfant voit que ses parents ont du plaisir quand ils boivent une bière ou un verre de vin. Il n’est pas niaiseux, il voit que c’est associé au bonheur! »

Il refuse surtout de blâmer les quatre amis qui ont été les derniers à voir Athena vivante. « Un des jeunes prend très mal la mort de ma fille et se sent coupable. Sa mère m’a contacté : elle avait peur qu’il fasse une dépression et que ça aille jusqu’au suicide », relate M. Gervais. « On s’est ensuite parlé et je lui ai demandé s’il avait tiré une leçon et s’il souhaitait s’impliquer. Il m’a dit oui et s’occupe de faire circuler une pétition pour que le skate park derrière l’école porte le nom d’Athena. » Le geste a aussi une symbolique pour que les jeunes n’oublient pas qu’« une des leurs » a perdu la vie tout près.

Pas l’unanimité

L’annonce du resserrement prévu des règles pour les boissons sucrées contenant plus de 7 % d’alcool n’a pas été bien accueillie par tout le monde, comme en témoignent les commentaires publiés sur les réseaux sociaux.

Alors que certains louangeaient cette décision vue comme nécessaire pour mieux protéger les jeunes en quête de sensations fortes, d’autres ont critiqué la récupération politique d’« un seul décès » en lien avec ces boissons. Ils ont été plusieurs à pointer du doigt les jeunes qui ont volé les canettes, qu’ils considèrent comme les seuls responsables du décès de l’adolescente.

Pourtant, la tragique histoire d’Athena Gervais est loin d’être un cas isolé, selon les chiffres qu’avance le rapport de l’Institut national de santé publique du Québec, remis le 6 mars : entre le 1er janvier et le 26 novembre 2017 seulement, 485 mineurs ont été reçus dans les urgences du Québec pour intoxication aiguë à l’alcool. Les trois quarts de ces jeunes intoxiqués ont consommé des boissons à forte teneur en alcool ».

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