6 novembre 2014 - 00:00
Dominic Bellavance
Les limbes des immortels
Par: Kim Messier

L’Halloween est une fête populaire magique qui inclut diverses activités telles que le fait de se déguiser, le visionnage de films d’horreur, la visite de maisons hantées, la récolte de friandises et… la lecture de récits qui mettent en scène des personnages inquiétants.

Depuis quelques années, dans le monde du livre, le clown, figure comique de l’univers du cirque, est de plus en plus représenté comme un être maléfique et démoniaque. Le plus célèbre a été créé par Stephen King (auteur que j’adore!) en 1986 grâce au roman It (Ça) dans lequel des enfants sont confrontés à un monstre épouvantable. L’aspect effrayant de ce clown a marqué l’imaginaire de ma génération, particulièrement lorsque Tommy Lee Wallace a adapté le récit à l’écran en 1990. Je frissonne encore…

Au Québec, le concept du clown a été renouvelé avec brio grâce à une série de science-fiction publiée par Les éditions Porte-Bonheur. Le premier récit est paru en 2012 : Les clowns vengeurs avec Valse macabre, de Guy Bergeron. Cette série (qu’il est possible de lire dans l’ordre que vous désirez), tout droit sortie de l’imaginaire de Michel J. Lévesque (auteur de Psycho boys), est écrite par différents auteurs et met en scène les Odi-menvatts, un ordre secret de tueurs à gages désignés sous le nom de clowns vengeurs. En gros, ces clowns sont en fait des hommes qui exécutent des victimes dans un monde futuriste où les citoyens peuvent se permettre de se juger les uns les autres et d’obtenir une vengeance salutaire.

Dès la lecture du premier tome, l’univers des clowns vengeurs m’a immédiatement fascinée. Le futur dépeint dans les romans est original et en constante évolution. Sur les neuf romans parus jusqu’à maintenant, un de ceux-ci a particulièrement attiré mon attention : Les limbes des immortels, de Dominic Bellavance. Dans celui-ci, le lecteur lit l’histoire d’Olivia (un clown vengeur illégitime) et de Tristo (Odi-menvatt indépendant accro à la souffrance de ses victimes). Les deux personnages sont amoureux, mais leur vision quant à la façon d’exécuter leurs missions les éloigne. Dès le début du récit, après avoir été traumatisée par Tristo tuant une famille innocente, Olivia le trahit en le dénonçant aux forces punitives.

À partir de la page quarante, le lecteur est projeté dans le futur, soit dix ans plus tard. Olivia travaille pour le laboratoire Anima sur le projet Afamort; la création de pastilles qui, une fois ingérées, permettent à quiconque qui meurt dans l’heure suivant la consommation du produit de remonter le temps de quelques minutes en emportant avec lui tous ses souvenirs. Évidemment, dans le roman, l’effet des pastilles est prisé par le gouvernement légitime et Olivia les subtilise avant que l’arc-caporal des forces punitives s’en empare. Lorsqu’il réussit finalement à la trouver, elle s’est cachée sur L’Île-Patience, une île abandonnée ayant servi à isoler des malades en quarantaine. Il la force à avaler une pastille avant de bombarder l’île de missiles. À partir de ce moment, Olivia est forcée de vivre les mêmes événements traumatisants à répétition, et ce, en compagnie de Tristo. Je n’en dis pas plus; la fin est surprenante!

Le principe du « Jour de la marmotte » est brillamment exploité par Dominic Bellavance. Chaque fois qu’Olivia meurt, elle doit sans cesse revenir à la vie et trouver un moyen de s’en sortir, s’il y en a un… L’auteur a décidé de mettre ce principe en action après l’avoir lui-même expérimenté dans un rêve ultra lucide en 2009 (je ne suis officiellement plus la seule à être inspirée par mes rêves…). Cette année, Les éditions Porte-Bonheur ont publié la suite de l’histoire d’Olivia avec La patience des immortels. À lire absolument! Dominic Bellavance a écrit jusqu’à maintenant différents genres de récit; de la fantasy, de la science-fiction et des histoires plus contemporaines. J’adore son style! En lisant ses livres, le lecteur a vraiment l’impression de visionner un film. Vous pouvez suivre l’auteur sur son blogue : www.dominicbellavance.com .

Jusqu’à maintenant, selon moi, le seul aspect négatif de la série est que les romans sont trop courts (140 pages environ).

Heureusement, les prochains tomes doubleront de volume et le look sera légèrement modifié. Bien hâte de découvrir ces nouveaux clowns

image