27 mai 2021 - 07:00
Les mégots de cigarette : le principal déchet de la promenade Gérard-Côté
Par: Le Courrier
Une activité de nettoyage printanier de la promenade Gérard-Côté le 24 avril a notamment permis de ramasser des milliers de mégots de cigarette, de loin le déchet le plus nombreux. Photo Olivier Joyal

Une activité de nettoyage printanier de la promenade Gérard-Côté le 24 avril a notamment permis de ramasser des milliers de mégots de cigarette, de loin le déchet le plus nombreux. Photo Olivier Joyal


Plusieurs groupes de bénévoles se sont activés lors du grand nettoyage annuel de la promenade Gérard-Côté le 24 avril, à l’invitation du Comité des citoyens et citoyennes pour la protection de l’environnement maskoutain (CCCPEM) et dans le cadre du Jour de la Terre.

Une grande quantité de déchets ultimes et de déchets recyclables ont été récupérés, dont, sans surprise, de nombreux masques. Mais le déchet de loin le plus fréquemment identifié fut le mégot de cigarette. Des milliers d’entre eux ont été ramassés, mais sûrement qu’un nombre encore plus grand ont échappé au regard acéré des bénévoles, que ce soit parce qu’ils étaient à demi enterrés, pris entre deux lattes de bois de la promenade, perdus dans un coin ou tout simplement enfouis sous l’eau au niveau des berges de la rivière.

Car le mégot, par sa petite taille, sa légèreté et son air faussement inoffensif, est un polluant majeur et sous-estimé de notre environnement. En effet, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que plus de 175 000 tonnes de mégots sont rejetées dans l’environnement chaque année, ce qui, considérant qu’un seul mégot pèse environ 170 mg, constitue environ 1 billion (soit mille milliards) de mégots!

Non seulement ce déchet est abondant, mais il est composé de plastique et nécessite plus de 18 mois à se biodégrader. Il est chargé des composés chimiques présents dans la cigarette, dont plus de 150 sont considérés comme hautement toxiques, comme le benzène, la nicotine, le cadmium et bien d’autres qui, lorsqu’immergés dans l’eau, se diffusent dans celle-ci et la contaminent. Leur effet sur la faune aquatique marine et d’eau douce a été amplement démontré. Combien de ces mégots infusent présentement dans l’eau de la Yamaska?

Pour remédier à ce problème, plusieurs actions peuvent être entreprises, autant par les autorités municipales que par les citoyennes et citoyens eux-mêmes. Tout d’abord, pourquoi ne pas installer davantage de cendriers et/ou de poubelles le long de la promenade? Pourquoi ne pas les rendre bien visibles avec des couleurs voyantes, un design attirant le regard, comme dans certaines villes qui ont adopté la stratégie du « nudging » (voir par exemple ces cendriers disposés près des arrêts d’autobus en Suède)?

Pourquoi ne pas installer des pancartes rappelant que le mégot a un impact environnemental important et doit être jeté dans un contenant approprié et non laissé dans la nature? Une campagne de sensibilisation via les médias traditionnels et sociaux pourrait également être faite auprès des citoyennes et citoyens afin de leur ouvrir les yeux sur cet enjeu et, plus largement, sur la propreté de la promenade et des berges de notre rivière. Car finalement, chaque fumeuse et fumeur a aussi une responsabilité, non seulement envers lui-même (arrêter de fumer!), mais envers les autres : celle-ci est déjà sévèrement balisée par des lois restreignant l’usage de la cigarette en de nombreux lieux, mais rien n’est jamais mentionné concernant ce petit mégot à l’air inoffensif qui est jeté négligemment par terre dans les endroits où il est encore possible de fumer.

J’en appelle donc ici à la fois à la Municipalité de Saint-Hyacinthe et aux citoyennes et citoyens qui ont à cœur la beauté et la santé de notre rivière à agir dès maintenant pour que cesse cette pollution « mégotique » qui empoisonne notre environnement.

Sonia Chénier, membre du CCCPEM et citoyenne

image