11 avril 2013 - 00:00
Les Muses orphelines : toujours inspirante
Par: Le Courrier

Après 25 ans, la pièce Les Muses orphelines de Michel Marc Bouchard a voyagé partout dans le monde et a été jouée dans plusieurs langues. De passage dans le cadre des tournées de la compagnie Duceppe, la pièce sera présentée, le samedi 20 avril, au Centre des arts Juliette-Lassonde, à 20 h.

Premier drame familial qui a eu un impact majeur sur la carrière de Michel Marc Bourchard, Les Muses orphelines en a inspiré plusieurs, dont le réalisateur Robert Favreau qui l’a porté à l’écran en 2000. Pour sa 120 e production, c’est la metteure en scène Martine Beaulne qui a plongé dans l’univers des orphelins de l’auteur originaire du Lac-Saint-Jean.

Isabelle Tanguay, déficiente intellectuelle, était jeune quand sa mère a quitté le nid familial pour refaire sa vie en Europe. Pour la protéger, ses deux soeurs, Catherine et Martine, ainsi que son frère Luc lui mentent en lui faisant croire à un décès. Lorsqu’Isabelle apprend que sa mère est vivante, cette dernière veut se venger et leur fait accroire que leur mère revient. Cette nouvelle replongera la famille dans le passé. Avec en vedette les acteurs Macha Limonchik, Nathalie Mallette, Maxime Denommée et Léane Labrèche-Dor, récemment sortie de l’École nationale, Martine Beaulne ramène sur scène les secrets de la famille Tanguay, empreints principalement du sentiment d’abandon. Une histoire qui ne laisse personne indifférent.« Tout le monde peut se reconnaître, je pense, dans la situation familiale, avance Maxime Denommée. Parce que ce sont des émotions universelles. Et Michel Marc Bouchard a le don de faire sentir que l’un des personnages pourrait être un membre de notre famille. »Il s’agit de la première fois que Martine Beaulne travaille un texte de Michel Marc Bouchard. Mais la metteure en scène était bien préparée et savait où elle voulait aller avec la pièce. Privilégiant un décor dépouillé, elle a opté pour des personnages plus grands que nature et un drame qui prend des airs de tragédie.« La pièce devient tragique surtout à cause du tableau, mais Martine reste fidèle à l’oeuvre et le niveau d’humour de la pièce se prête très bien à tout cela », précise l’acteur.Pour son interprétation de Luc, seul garçon de la famille Tanguay, Maxime Denommée ne s’est pas laissé influencer par le jeu des acteurs qui l’ont précédé. Il y est allé comme s’il était le premier à jouer ce personnage. Un rôle qui, disons-le, présente une psychologie plutôt complexe.« Souvent, les acteurs qui ont interprété Luc ont eu tendance à montrer un côté travesti chez lui parce qu’il porte les robes de sa mère. Alors que le personnage est très masculin. Il le fait pour sauvegarder la mémoire de sa mère et embêter les gens du village qui ont été méchants avec elle. Il est très troublé par le départ de sa mère et, en même temps, il l’idolâtre encore. Pour un acteur, c’est très intéressant à jouer », explique-t-il.Bien que l’acteur connaissait la pièce que de réputation avant d’entrer dans la peau de son personnage, Maxime Denommée ne cache pas aujourd’hui son admiration pour l’oeuvre et son auteur. « C’est une pièce tellement bien construite! Elle a tous les ingrédients pour accrocher le spectateur. Et Michel Marc sait nous faire vivre des émotions brutes tout en intégrant la comédie à travers le drame », conclut-il.

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