25 septembre 2014 - 00:00
Les « poumons » de la terre sont malades!
Par: Le Courrier

Depuis plusieurs années, on nous demande de planter des arbres comme geste emblématique pour « sauver la planète ». L’arbre est un symbole du cycle de la vie! En effet, par le processus de la photosynthèse, les feuilles des arbres (et de toutes les plantes vertes) captent l’énergie du soleil et permettent de transformer l’eau et le gaz carbonique de l’air en des tissus vivants tout en rejetant de oxygène dans l’air. D’où leur nom de « poumons » de la planète!

On peut pousser le raisonnement plus loin. Sauf pour l’énergie nucléaire, le soleil est, directement ou indirectement, la source ultime de toutes les énergies qui nous sont nécessaires. Le soleil, par son énergie, réchauffe l’air et les océans; le réchauffement inégal de l’air nous donne le vent et l’énergie éolienne. L’évaporation de l’eau de mer gonfle les nuages pour nous donner la pluie; d’où nos rivières et l’énergie hydro-électrique.

La photosynthèse de chacune des feuilles vertes ne nous donne pas seulement l’oxygène qui nous permet de respirer. Ce sont les plus importants capteurs d’énergie solaire de la planète. Toute l’énergie des êtres vivants, notre nourriture et les carburants de nos moteurs à combustion sont, directement ou indirectement, alimentés par les milliards de petits capteurs solaires que sont les feuilles. Il ne faut pas oublier que le charbon, le pétrole et le gaz naturel sont le résultat de la décomposition de la matière organique qui a vécu il y a plusieurs millions d’années. Par conséquent, les combustibles fossiles sont le résultat de la photosynthèse de plantes qui ont vécu et qui sont maintenant emmagasinées dans le sous-sol depuis des ères géologiques. En caricaturant un peu, il est possible de dire que notre pétrole est de l’énergie solaire qui a été « cannée »!

La photosynthèse de chacune des feuilles vertes ne nous donne pas seulement l’oxygène qui nous permet de respirer. Ce sont les plus importants capteurs d’énergie solaire de la planète. Toute l’énergie des êtres vivants, notre nourriture et les carburants de nos moteurs à combustion sont, directement ou indirectement, alimentés par les milliards de petits capteurs solaires que sont les feuilles. Il ne faut pas oublier que le charbon, le pétrole et le gaz naturel sont le résultat de la décomposition de la matière organique qui a vécu il y a plusieurs millions d’années. Par conséquent, les combustibles fossiles sont le résultat de la photosynthèse de plantes qui ont vécu et qui sont maintenant emmagasinées dans le sous-sol depuis des ères géologiques. En caricaturant un peu, il est possible de dire que notre pétrole est de l’énergie solaire qui a été « cannée »!

Hélas! Nos arbres, ces « poumons » de la terre, sont terriblement menacés! On découpe de grands pans de forêt par des coupes à blanc. Des insectes comme la tordeuse de l’épinette les déciment. On voit des rangées de peupliers de Lombardie qui sont morts dans nos paysages maskoutains; ils ressemblent à des squelettes. Les beaux grands ormes, que j’ai tant admirés durant ma jeunesse, sont presque disparus à cause du scolyte qui est responsable de la maladie hollandaise de l’orme. Depuis quelques décennies, il semblait que l’épidémie était en rémission. Hélas, cet été, nous voyons de nombreux ormes qui meurent dans notre région; j’ai observé des centaines de jeunes ormes morts le long des fossés.

Et puis une « bibitte » venue de l’Asie, l’agrile du frêne est en train de faire des ravages terribles. Elle pourrait éliminer tous les frênes de l’est du Canada. C’est l’hécatombe dans le sud-ouest de l’Ontario et dans les États-Unis; entre 60 et 100 millions d’arbres sont déjà morts. La ville de Montréal doit se préparer à perdre un tiers de tous les arbres sur son territoire. Saint-Hyacinthe se prépare à adopter une politique pour combattre l’épidémie. Pour les Maskoutains, nous sommes menacés de perdre une partie significative de nos arbres, situés sur nos parterres et dans nos boisés.

Cet insecte est actif pendant les mois les plus chauds, soit mai, juin et juillet. Il peut voler d’un arbre à l’autre ou sur une courte distance. Cependant, le mode de transmission le plus redoutable, c’est par le transport de pièces de bois infectées. En faisant des tunnels sous l’écorce, les larves prennent entre trois et cinq ans pour tuer un frêne. Si vous avez un ou deux frênes, vous pouvez les « vacciner » avec un traitement comme « tree azim ». Ce traitement préventif coûte entre 150 $ et 250 $ selon la grosseur de l’arbre. Et il faut répéter le traitement aux deux ans. Mais pour un boisé, le coût devient prohibitif!

Si vous avez un arbre qui semble mal en point, il n’y a qu’un seul remède; couper cet arbre infecté en saison plus froide (automne ou hiver) et le brûler sur place. Le fait de déplacer les billes, le bois de chauffage ou les branches ne fait que disperser l’épidémie. (Cependant , on peut récupérer les grosses billes si on les fait scier sur place en hiver; mais il faudra brûler la croûte avant que l’insecte se réveille lors du dégel.) Comme vous pouvez le voir dans le site de l’ACIA, la MRC des Maskoutains est dans une zone réglementée pour l’agrile. Il est interdit de transporter du bois infecté ailleurs sous peine d’amende! L’Agence nous dit qu’une seule bûche infectée peut causer la perte d’un million d’arbres. En autres mots, il faut isoler les foyers de contagion par une quarantaine.

Tout comme pour l’orme, nous devrons planter d’autres espèces d’arbres pour remplacer ceux qui sont contaminés ou morts. Cependant, il faut au moins 30 ans avant qu’un arbre puisse apporter une contribution significative en tant que « poumon » de la planète. D’un point de vue économique, il faut plus de 75 ans avant que les arbres que l’on vient de planter nous fournisse du bois de qualité en quantité. En attendant, nous aurons un déficit d’arbres pour générer de l’oxygène et pour séquestrer le gaz carbonique. Je vous invite donc à tenter de limiter les dégâts de cette épidémie en abattant et en brûlant tout arbre infesté.

image