19 juillet 2018 - 00:00
Les récoltes menacées par la sécheresse
Par: Marie-Pier Leboeuf
Les producteurs maraîchers espèrent de généreuses précipitations de dame Nature dans les prochains jours, sans quoi ils pourraient perdre leurs récoltes.   Photo François Larivière | Le Courrier ©

Les producteurs maraîchers espèrent de généreuses précipitations de dame Nature dans les prochains jours, sans quoi ils pourraient perdre leurs récoltes. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Les producteurs maraîchers espèrent de généreuses précipitations de dame Nature dans les prochains jours, sans quoi ils pourraient perdre leurs récoltes.   Photo François Larivière | Le Courrier ©

Les producteurs maraîchers espèrent de généreuses précipitations de dame Nature dans les prochains jours, sans quoi ils pourraient perdre leurs récoltes. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Avec la sécheresse qui sévit au Québec, le déficit d’eau donne du fil à retordre aux maraîchers. Malgré un début de saison sans trop de dégâts, les producteurs locaux craignent que les prochaines récoltes tournent à la catastrophe si dame Nature continue de leur mener la vie dure.


La technologie des systèmes d’irrigation a été indispensable pour les agriculteurs de la région au cours des deux derniers mois particulièrement chauds et secs. C’est ce qui a permis aux maraîchers de s’en tirer avec de bonnes récoltes et, surtout, sans trop de dommages, selon le président de la fédération régionale de l’Union des producteurs agricoles en Montérégie, Christian St-Jacques.

À la ferme Chez Mario, un maraîcher de Sainte-Madeleine, une équipe complète de travailleurs est mobilisée pour l’irrigation des sols. « On a bien géré jusqu’à présent, mais nos bassins arrivent à sec. On doit arrêter d’irriguer certaines productions pour en favoriser d’autres. On attend la pluie impatiemment », a déclaré le fils du propriétaire, Mathieu Beauregard. La même situation se reproduit dans plusieurs fermes de la région, où les réservoirs d’eau sont au bord de l’épuisement.

La canicule a elle aussi amené son lot de défis. « Heureusement, les chaleurs accablantes sont arrivées à la fin de la saison des fraises », s’est rassuré le propriétaire de la Ferme Gadbois, Jocelyn Gadbois. Dans certains champs, les dernières fraises se sont transformées en véritable confiture. La chaleur intense a d’ailleurs repoussé de nombreux cueilleurs dans la dernière semaine de production.

Quant aux framboises, la saison s’annonce difficile. Les maraîchers ont dû composer avec les gels hivernaux et, plus récemment, avec la sécheresse. Il est encore trop tôt pour connaître les dommages des petits fruits, mais il pourrait aussi y en avoir du côté des bleuets s’il ne pleut pas davantage.

Vous l’aurez remarqué, le premier maïs sucré est déjà prêt à être savouré. Bien que la première récolte s’est montrée abondante, les agriculteurs craignent pour celles à venir. « Le maïs est en arrêt de croissance depuis deux semaines parce qu’il se protège du soleil. Il va y avoir un croisement entre les variétés et on va en perdre », s’inquiète l’agriculteur de la Ferme Beauregard, Simon Beauregard.

ègle générale, le maïs sucré est irrigué uniquement lors de la semence au printemps.

Exceptionnellement cette année, les terres ont dû être abreuvées en pleine production.

Les maraîchers ont à l’œil les autres cultures déjà en terre, comme les tomates, les haricots, les brocolis, les courges et les aubergines. « Avec la carenceen eau qu’on a eue, je m’attends à de la pourriture sur les récoltes parce qu’il n’y a rien comme une bonne pluie », a noté Mathieu Beauregard.
Les précipitations, mardi, étaient par ailleurs fortement attendues de l’ensemble des producteurs locaux contactés par Le COURRIER. « C’est le gros minimum qu’on peut accepter. On a eu moins de 15 mm, et il nous en faudrait de 30 à 40 mm. Idéalement, une belle journée complète de pluie ferait notre bonheur », a fait valoir le maraîcher de la ferme Chez Mario.

Un impact sur les prix

Avec l’irrigation au quotidien, la charge de travail des agriculteurs s’est avérée beaucoup plus lourde et les clients devront en payer le prix. « Le besoin de main-d’œuvre est plus grand et les heures de travail sont allongées. On essaie d’avoir le rendement le plus optimal possible, mais la hausse de prix des fruits et légumes est inévitable », a conclu Mathieu Beauregard.

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