20 juillet 2017 - 00:00
Nouveau contrat avec Hydro-Québec
Les revenus d’Algonquin Power ont fondu
Par: Benoit Lapierre
Le débit d’eau réservé à la rivière Yamaska à l’entrée de la centrale devra demeurer d’au moins 9 m3/s du 1er juillet au 7 septembre.  Photothèque | Le Courrier ©

Le débit d’eau réservé à la rivière Yamaska à l’entrée de la centrale devra demeurer d’au moins 9 m3/s du 1er juillet au 7 septembre. Photothèque | Le Courrier ©

Le débit d’eau réservé à la rivière Yamaska à l’entrée de la centrale devra demeurer d’au moins 9 m3/s du 1er juillet au 7 septembre.  Photothèque | Le Courrier ©

Le débit d’eau réservé à la rivière Yamaska à l’entrée de la centrale devra demeurer d’au moins 9 m3/s du 1er juillet au 7 septembre. Photothèque | Le Courrier ©

Après avoir franchi la barre du million de dollars en 2015-2016 - ils ont atteint 1 043 682 $ -, les revenus bruts que la firme ontarienne Algonquin Power tire de l’exploitation de la minicentrale hydroélectrique T-.D.-Bouchard ont passablement diminué au cours de la dernière année financière.


Entre le 1er juin 2016 et le 31 mai 2017, ses ventes d’électricité à Hydro-Québec lui ont rapporté 483 713 $, indique le résultat des revenus bruts que l’exploitant a fourni à la Ville de Saint-Hyacinthe pour cette période.

Cette diminution est attribuable à une révision à la baisse du généreux tarif de 7,4 cents le kilowattheure (kWh) auquel Hydro-Québec consentait, jusqu’à tout récemment, à acheter l’électricité produite par Algonquin Power avec l’eau de la rivière Yamaska. 

C’est ce qu’on apprend dans le relevé de production qu’Algonquin Power a transmis à la Ville pour la période du 4 juillet au 6 septembre 2016 et sur lequel LE COURRIER a pu mettre la main. 

« Un nouveau prix inférieur avec effet rétroactif au 1er décembre 2014 est attendu dans l’avenir proche, entraînant un rajustement des pertes de revenus nets associées à l’arrêt de turbinage pour les périodes estivales 2015 et 2016 », peut-on lire dans le document.

De 7 à 9 m3/s

Ce relevé porte donc, grosso modo, sur la période qui était visée dans l’entente 2015-2016 conclue entre la Ville et Algonquin Power au sujet du maintien d’un débit d’eau minimal de 7 m3/s dans la rivière Yamaska entre le 1er juillet et le 7 septembre de chacune des deux années visées.

Cette exigence excède de 5 m3/s le faible débit réservé de 2 m3/s fixé par le gouvernement dans le certificat d’autorisation de 1993 par lequel il avait donné son feu vert à la construction d’une minicentrale de 2,54 MW au barrage Penman’s, au terme de l’appel de propositions de 1991 aux producteurs privés.

Pour l’été 2017, le débit réservé vient d’être augmenté à 9 m3/s, norme qui s’appliquera du 1er juillet au 7 septembre, précise le nouvel accord que la Ville a passé avec Algonquin et dont le conseil municipal a approuvé la signature à sa séance du 3 juillet. Autre nouveauté : la Ville n’assumera dorénavant que 25 % des pertes encourues par Algonquin pour les baisses ou les arrêts de turbinage, au lieu de 50 % en 2015 et 2016, et 100 % auparavant. Ces pénalités ont toujours entraîné une réduction de la redevance de 3 % sur les profits bruts que l’exploitant s’était initialement engagé à verser à la Ville. Pour l’exercice 2016-2017, la Ville a touché une redevance de 14 511 $. 

C’est en 1999 qu’Algonquin Power s’est porté acquéreur de la Centrale T.-D.-Bouchard, mise en service cinq ans plus tôt par la société Hydraska, laquelle détenait de la Ville un bail de 20 ans pour l’utilisation de barrage. Ce contrat entré en vigueur au printemps 1994 a été renouvelé en 2014 pour une autre période de 20 ans, au même titre que les ententes conclues avec le gouvernement et Hydro-Québec pour l’utilisation de la force hydraulique et l’achat de l’électricité produite. C’est dans le cadre de ce renouvellement qu’Hydro-Québec a obtenu une baisse substantielle du prix d’achat. Reste à voir quel est ce nouveau tarif qui apparaîtra probablement dans un prochain relevé de production d’Algonquin Power.

Dans le cas d’un autre producteur privé, Ayers Ltée, de Lachute, Hydro-Québec avait proposé en 2013 d’abaisser son prix d’achat de 8,3 cents à 4 cents le kWh, rapportait le journal La Presse en août 2015. Ce prix de 4 cents n’est sans doute pas loin de la vérité dans le dossier de la centrale T.-D.-Bouchard.

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