3 septembre 2020 - 13:31
Professionnels et techniciens de la santé et des services sociaux
Les syndiqués se sentent prisonniers de leur emploi
Par: Véronique Lemonde
Joël Bélanger, président de l’exécutif local APTS de la Montérégie-Est, et Émilie Charbonneau, représentante nationale de l’APTS au CISSS de la Montérégie-Est, posent devant le camion de tournée de l’Alliance. Photo gracieuseté

Joël Bélanger, président de l’exécutif local APTS de la Montérégie-Est, et Émilie Charbonneau, représentante nationale de l’APTS au CISSS de la Montérégie-Est, posent devant le camion de tournée de l’Alliance. Photo gracieuseté

L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) était de passage àSaint-Hyacinthe, au centre hospitalier Honoré-Mercier et à l’Hôtel-Dieu, le 27 août, pour rencontrer ses membres afin d’échanger sur les enjeux des négociations pour le renouvellement de leur convention collective.

Regroupant plus de 100 titres d’emploi différents (techniciens en radiologie, techniciens en diététique, nutritionnistes, physiothérapeutes, travailleurs sociaux…), l’APTS a surtout à cœur d’améliorer les conditions de travail de ses membres. Au-delà des sempiternelles demandes salariales, l’APTS souhaite, entre autres, voir bonifier certaines primes et montants forfaitaires. Et surtout, faire reconnaître à leur juste valeur certains titres d’emplois. « Par exemple, on nous demande d’atteindre certaines cibles de performances, alors que cela va à l’encontre de certains codes de déontologie. Ce qui n’est pas adapté à la réalité de travail de nos membres qui ont besoin de reconnaissance, mais qui veulent surtout mettre l’humain à l’avant-plan », signale Émilie Charbonneau, représentante nationale de l’APTS au CISSS de la Montérégie-Est.

Le refus des primes de 8 % en raison de la COVID-19 à certains de leurs membres qui ne sont pas en contact direct avec les patients dérange également l’APTS. C’est le cas des techniciens en laboratoire et des ergothérapeutes, par exemple, non reconnus pour ces primes temporaires. « Nous sommes là pour aider la population et les techniciens en laboratoire, par exemple, ont été aux premières lignes pour le dépistage de la COVID et le sont toujours. Pourquoi n’ont-ils pas la prime de 8 % eux aussi? Il faut donner à nos membres des conditions de travail qui les rendent fiers et, présentement, nous sommes prisonniers de notre emploi et la COVID rajoute une couche sur cette pression que vivent nos membres », estime Andrée Poirier, présidente de l’APTS.

Le danger des centralisations

Pour Mme Poirier, la centralisation de certains services effrite l’efficacité de ces derniers. « La population souhaite un réseau public fort, c’est vital, ce n’est pas seulement pour nous. Pour offrir des services adéquats à la population, nous devons pouvoir retenir nos employés, rendre les métiers de la santé attractifs et pouvoir libérer du temps à nos membres pour des formations, pour former des stagiaires, etc. Ce n’est pas le cas présentement avec toute la lourdeur administrative que nous connaissons. »

Les projets de centraliser les services de laboratoire du territoire de l’Est en Montérégie-Centre, à Longueuil, inquiètent particulièrement l’APTS, de même que la mise sur pied d’une ligne centralisée pour l’accueil psychosocial de la population en Montérégie. « Cela va complètement à l’encontre de notre objectif de bien diriger les gens vers les services dont ils ont besoin. Qu’est-ce qui arrivera à une personne en détresse qui tombera sur une boîte vocale ou qui devra composer avec un intervenant qui est en dehors de sa région immédiate? », souligne Joël Bélanger, président de l’exécutif local APTS de la Montérégie-Est.

Plus localement, M. Bélanger souligne les enjeux du manque de locaux, de dépersonnalisation des bureaux pour certains professionnels et les listes d’attente importantes qui ajoutent de la pression sur le dos des travailleurs.

Les négociations entre l’APTS et les différents CISSS sont toujours en cours.

image